Si le monde n'est peut-être pas injuste, il semble indifférent.
Les horreurs que commettent les hommes contre leurs semblables, contre les animaux, les plantes, la nature toute entière sont invraisemblables. La castration d'un animal devrait par exemple être considérée comme un crime et sévèrement sanctionnée. Or ce n'est même pas clairement, consciemment perçu comme un problème.
Et Hitler mort qui, dans son état actuel de non existence, ne souffre pas davantage que tel enfant juif mort à 9 ans qu'il a fait exterminé, n'est-ce pas absolument scandaleux?
Et la corruption des politiques, évidente et monstrueuse?
Puisque la nature est indifférente, c'est aux hommes de bien de s'opposer au mal en ce monde. Mais que constate t on? Confucius, Socrate dénonçaient déjà la violence de leur époque, et toute génération a eu des incorruptibles, des défenseurs du bien, comme Voltaire, Zola ou Hugo. Mais leurs efforts à tous semblent avoir été vains. Sont-ils des régulateurs nécessaires à la survie du système, comme les rebelles de Matrix, qui le maintiennent en définitive? Que faut-il faire? Se résigner à vivre dans un monde où règnent les ordures, ou la fable "Les animaux malades de la peste" est sans cesse vérifiée, ou tenter encore de changer les choses?
Peut-être la solution consisterait-elle à supprimer l'humanité pour mettre fin à toutes les horreurs qui en proviennent, mais si l'humanité est le problème principal de la Planète, elle en est aussi la merveille. Les systèmes qu'elle crée, les langues, les vêtements, les coutumes, les arts de se mouvoir comme la danse ou les pratiques martiales, la musique, la littérature, la philo, le cinéma, la science, l'artisanat, l'architecture, la cuisine, en fait des dizaines de milliers de systèmes dont chacun est riche de dizaines, de centaines d'éléments qui en se combinant produisent des milliers, des millions voire bien plus de combinaisons, tel est le pouvoir stupéfiant de la créativité humaine. L'homme n'est pas que le cancer de la création, il est aussi un sommet de complexité en évolution, et à ce titre, on ne peut se contenter simplemen de le balayer de la surface de la terre comme réponse aux problèmes qu'il engendre.