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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 23:06

Socrate avait raison, nul ne fait le mal volontairement. Si un homme en tue un autre, et même s’il y prend plaisir, et s’il se juge de lui-même coupable, il n’en reste pas moins prisonnier des chaînes qui entravent tout homme qui ne s’est pas libéré, c’est-à-dire presque tous. L’homme qui atteint le niveau de la Connaissance absolue, de la Sagesse ne peut faire que le bien. Mais ce niveau est plus qu’une prise de conscience théorique, il est l’accession concrète à un état d’esprit qu’on pourrait qualifier de « mystique » et auquel participe le corps tout entier. Il n’est pas qu’intellectuel mais aussi physique. Autre variante : Des hommes qui fument se font mal, selon certains « spécialistes ». Socrate l’expliquerait par le fait qu’ils ne savent pas vraiment qu’ils se font mal/ Ce qui est entièrement faux. Ils ne se font en réalité pas mal. En effet, s’ils fument et abîment leurs corps, c’est justement qu’ils n’ont pas atteint le niveau suffisant pour ne plus le faire. Fumer n’est pas un mal pour eux, car c’est un besoin, s’ils ne fumaient pas, ils boiraient etc… Ils pourraient supprimer volontairement ce besoin, qui puisqu’il l’est (non directement vital, mais néanmoins essentiel) les ferait beaucoup souffrir. Tandis que le sage qui atteint l’Idée du bien n’en souffre pas, ce n’est pas pour lui une privation puisqu’il ne ressent pas ce genre de besoins (non vital mais essentiel aux autres hommes), de même que les tabous sont une mauvaise chose en soi, une mauvaise chose pour les sages qui les font disparaître mais ils sont essentiels aux autres hommes car sans eux ils deviendraient fous, n’auraient plus de vie sociale. Ainsi, même pour l’homme qui cherche la vérité, la suppression des tabous ne doit pas être antérieure à l’accession de l’état de sagesse, ne doit pas être considérée comme un moyen mais une fin naturelle qui découle des progrès spirituels. Malheur aux hommes restés communs et sans tabous ! Aussi, si les hommes doivent répondre de leurs actes parce qu’ils y correspondent, ils n’en sont tout de même pas responsables. Une action mauvaise pour le sage ne sera plus mauvaise pour l’homme vulgaire, entravé, non seulement à ses yeux mais objectivement, celle-ci étant un besoin que son ignorance entraîne, mais reste condamnable. D’où la nécessité pour tout homme de rechercher l’amélioration continue de sa personnalité en faveur du bien, qu’il doit s’efforcer de connaître pour naturellement être délivré des « démons », bref des influences en général.




La sagesse, prise de conscience physique…




Une personne est responsable de ce qu’elle devient, de ce qu’elle est puisqu’elle est cet état qui la caractérise. Pourtant, elle ne maîtrise pas sa destinée, car au hasard s’ajoute la cause première, celle qui l’a définie, l’a constituée. Et quel est l’être qui peut prétendre avoir crée la cause première ? Personne, si ce n’est Dieu. Ainsi, la cause première a façonné l’homme et le dirige, tandis que le hasard empêche de prêter foi à la prédestination. Car même si celui-ci a aussi une cause première, il n’est cohérent qu’à travers son propre système. Ainsi, nous arrivons au grand paradoxe : rien n’a été fait à l’avance, rien n’a été préparé et pourtant tout ce qui devra se faire se fera. Ainsi, les voies du Seigneur sont impénétrables.




Quel est le degré de vérité des apparences physiques et de leurs interprétations ? Eh bien, en l’homme seul, elles reflètent imparfaitement la vérité de son être. L’animal n’est qu’une façade qui le caractérise. L’homme est une façade mais aussi un dedans qui peut atteindre la source de vie, le principe créateur, l’énergie divine. Ce que l’on voit d’un homme est ce qui le caractérise en propre, voué au changement , à l’impermanence. Cependant, tout homme est doué d’une potentialité plus ou moins développée, qui peut annuler le caractère animal des traits physiques. Ainsi, voilà la grande différence entre l’homme commun, qui est absolument animal, avec au fond tout de même, une perfectibilité latente et le sage : Chez l’homme vulgaire, l’esprit incarne le corps, c’est-à-dire que l’âme est un calque du corps, l’homme ne maîtrise en rien sa destinée puisqu’il est prisonnier de son physique, et des caractères et traits d’esprit que celui-ci lui confère. Il ne dirige rien, c’est un animal rempli d’illusions ; cependant, à la différence du simple animal qui ne croit en rien, il se croit, lui, maître de ses volontés, il se trompe mais c’est la qualité qui va lui permettre, au gré du hasard tout de même (comme par exemple celui de tomber sur ce texte et de le comprendre), de le transformer en un authentique et vrai libre-penseur. Car, chez le sage aussi, le physique indique ce qu’il est mais ce n’est pas le corps cette fois-ci qui s’impose mais le corps qui incarne l’esprit, c’est-à-dire qu’il sera calqué sur son âme rayonnante. Quoi qu’il en soit l’aspect physique est toujours révélateur d’une certaine vérité. Mais alors que l’homme commun n’est qu’une marionnette régie par un corps que la nature lui impose ; le sage, qui converse bien avec Dieu, omniscient, n’est plus le sujet de ses passions, au contraire, son corps est un instrument qui reste essentiel mais qui obéit et qui va extérioriser, concrétiser en actes réels les désirs de son possesseur et donc finalement de Dieu (explication : ce qu’on voit d’un homme vulgaire est bien réel mais l’âme représente le physique, l’âme suit le corps, ne commande en rien, ne maîtrise en rien, tandis que chez le sage, le physique représente l’âme, mais en réalité ne fait que la suivre, n’en est qu’une émanation).




Le physique est toujours révélateur de son détenteur : soit l’homme ne maîtrise en rien sa volonté, bien qu’il pense le contraire, et son âme est la prisonnière et l’esclave de son physique et donc il est son physique ; soit il comprend le sens de ses passions, c’est pour cela d’ailleurs qu’il les maîtrise, ne les bloquant pas, ne les niant pas, ne les exacerbant pas, mais se contentant de les diriger là où elles doivent être dirigées. A ce moment-là, son physique est l’incarnation de l’homme accompli. Il est donc encore son physique puisque son physique le représente, ou plus exactement son physique est lui. Il existe cependant un état intermédiaire, c’est pour celui qui est sur le point de franchir le seuil de l’ignorance. Car le sage sait reconnaître et la foule et les siens car le foule sait reconnaître et les sages et les siens mais seul le sage peut reconnaître l’homme dont les talents n’ont pas encore éclôt mais sont cependant sur le point d’aboutir. Et la foule vénère le sage et la foule ignore la foule et la foule méprise l’homme sur le pont d’aboutir, qui sait, mais n’a pas atteint la totalité du Savoir, ne l’a pas intégré en son sein suffisamment pour n’être plus que le Savoir, l’a atteint mais n’est pas lui. Mais l’homme qui sort du lot est déjà différent. Cependant, rappelons-nous qu’il n’y a pas de Savoir sans sagesse, c’est-à-dire que l’homme malheureux et triste qui croit savoir ne sait pas. Ses vues ne sont pas forcément fausses mais incomplètes, insuffisantes.




Un homme qui approche fortement de la vérité mais qui reste malheureux peur penser que sa compréhension intellectuelle de l’univers est parfaite (qu’elle est bonne et qu’il ne lui manque rien) et donc que ses recherches doivent être orientées vers une compréhension non-intellectuelle. Il peut rechercher ailleurs la progression spirituelle car en réalité, s’il approche de la vérité, ces théories sont bonnes. Mais qu’il cherche encore ! Ses principes peuvent être bons et cohérents, mais ils leur manquent une profondeur qui fera d’eux une totalité. Car celui qui intellectuellement a saisi l’univers l’a aussi saisi physiquement.

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