Le MMA est souvent discrédité. Sa genèse est pourtant passionnante, et l'aspect technique de ce sport pas assez précisé.
Il est composé d'une synthèse de 2 domaines fondamentaux du combat: le stand up, ou schématiquement l'art des frappes, et le grappling, l'art des saisies, projections et clés.
Ses 2 domaines du combat sont eux-mêmes des synthèses évolutives de systèmes et d'arts martiaux, et représentent l'aboutissement actuel de plusieurs millénaires de progrès technique.
Je vais en retracer brièvement les étapes.
A la fin du 20ème siècle, à la suite des films de Bruce Lee, les arts martiaux se sont développés en Occident. Ce n'est d'ailleurs paradoxalement pas les arts regroupés sous le terme générique de kung fu, qui furent popularisés, mais le karaté, art okinawaien, assimilé et "nationalisé" quelque part par le Japon, et ridiculisé dans les films de Bruce Lee. En réalité, les techniques de frappe (percussions), de projections et de clés sont assez similaires malgré quelques différences, et ce qui se transmit le plus, ce qui incarna essentiellement ces arts, ce sur quoi fut mis l'accent se concentrèrent dans les frappes.
Des karatékas Occidentaux éminents, des figures populaires émergèrent. En France, Dominique Valéra, aux USA Chuck Norris ou Joe Lewis. Cependant, certains n'étaient pas satisfaits des règles de la compétition, par touches, car cela leur semblait irréaliste. Ainsi, un combattant qui touchait le premier avec un léger direct mais qui aurait pris un lourd crochet gagnait quand même, même si dans la réalité, il aurait pris un ko. Or, en voulant des combats à frappes réelles, ils comprirent que la boxe anglaise , très sophistiquée et se perfectionnant sans cesse elle-même, était plus efficace au niveau des poings. Ils firent donc une synthèse entre la boxe anglaise pour les poings et le karaté pour les techniques de pied. D'ailleurs toutes les boxes dites pied-poing ont intégré la boxe anglaise, comme la savate (boxe française) en a ajouté les techniques en plus des techniques de pied du chausson.
Voilà donc quelle était la synthèse idéale à l'époque: Le full contact, ou boxe américaine, alliance de la boxe anglaise et du karaté pour faire simple. Un tournant et une amélioration furent apportés lorsque furent organisés des rencontres et des affrontements décisifs avec les fameux thaïlandais (boxe thaï). Tous, en gros prirent une trempe contre les Thaïs. Les karatékas du kyokushin, pourtant entraînés à la dure, mais pas adaptés contre les thaïs, du fait notamment de leur mauvaise anglaise, les champions de l'école de thom Harinck en Hollande, les champions américains de full contact comme Benny Urquidez puis Rick Roufus, tous furent dépassés par la puissance des thaïs. A cela, une raison principale; même avec des règles leur interdisant l'usage des genoux, des coudes, du clinch ou corps à corps, les thaïs disposaient d'une arme redoutable, les coups avec le tibia, low kick, middle, ou high kick. Même si les Occidentaux connaissaient les frappes aux jambes par exemple, celles-ci s'effectuaient avec le pied. Or la manière des thaïs, avec le tibia, est beaucoup plus puissante et dommageable.
Le muay thaï ou boxe thaïlandaise est donc devenu la référence en termes d'art de percussions. Il est à noter que les thaïs se sont aussi enrichis avec l'apport des Occidentaux, notamment pour l'usage des poings, avec les subtilités de la boxe anglaise.
Une nouvelle révolution s'est effectuée avec l'apparition de l'UFC et du Pride, avec des tournois opposant des combattants issus de différents styles, et dont les règles sont, étaient peu restrictives.