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18 avril 2016 1 18 /04 /avril /2016 15:31

Quelques objections à son livre : Le pouvoir du moment présent.

Si notre véritable nature est un contact intemporel avec l'Etre, pourquoi en sommes-nous tous coupés? C'est paradoxal que ce qui est artificiel est ce que vivent tous ou la majorité des hommes?

Or, ce mental qui nous domine et nous aliène au temps, il ne vient pas de nous, n'a pas été produit par nous, mais il vient de la Source, comme tout ce qui est. En quoi est-il négatif alors? D'autre part, si tout est bien dans le moment présent, le mental aussi, et ses errances, et les guerres etc. Pourquoi lutter contre alors?

Il semble que la jalousie, la colère, et toutes les émotions ont une utilité biologique. La vie cherche avant tout à vivre. Une mystique valable ne peut que s'accorder avec la théorie de l'évolution à mon avis, et ne doit pas la contredire. Si la jalousie, la colère sont, c'est qu'ils correspondent à une fonction. Ils ont donc leur utilité. D'ailleurs les animaux n'en sont pas exempts.

Que le contact avec l'Etre coïncide avec la joie et la paix, c'est un postulat positif, mais il se pourrait que le fondement, le principe premier soit chaotique, et neutre; et "par delà le bien et le mal".

L'auteur semble faire une distinction entre l'homme, globalement prisonnier du mental et donc du temps, et l'animal, en contact avec l'instant. Mais l'animal ne semble pas s'identifier avec son mental, son ego, et pourtant il anticipe, et puis il souffre aussi, et il éprouve de la jalousie, et il tombe malade... Ainsi, toutes les afflictions ne viennent pas de l'identification à un faux self, à une hypertrophie du moi, de l'ego etc

Il est possible que la réalité soit tout inverse de ce que l'auteur prétend, et qu'il n'y ait que de la durée, du temps qui dure comme le pensait Bergson, de la "création d'imprévisible nouveauté", et l'instant présent serait une fiction, et sa quête une tentative de fuir la réalité, qui est impermanence.

L'auteur insiste sur le fait que le non manifesté est l'essentiel, et le manifesté importe peu, étant impermanent. Ainsi, on peut jouir de la forme, mais si tout le manifesté, les phénomènes disparaissaient, cela laisserait le non manifesté intact, et n'aurait donc pas trop d'importance. En réalité, si le non manifesté s'effectue dans le monde, c'est que cela lui est nécessaire, donc les phénomènes ont une valeur, une fonction spécifique. D'ailleurs, le suicide n'aurait aucune importance autrement.

"Lequel d'entre vous peut rajouter par son anxiété un seul jour à sa vie?" Nous tous en fait! Et cela va tellement de soi qu'il n'y a pas besoin de le justifier.

L'auteur nous explique que notre vrai moi, notre moi profond n'est pas notre corps, ou nos idées, mais la Source. En réalité, ce fonds est l'indifférencié d'où sourd la vie, donc il me permet d'être moi mais ce qui fait de moi un être différent justement, c'est mon incarnation, mon corps propre, qui fait de moi ce que je suis et pas un autre. Le reste, la vie impersonnelle qui s'exprime en tout être vivant, ce n'est pas ce qui m'individualise et me singularise. Or, c'est cela qui constitue ma valeur, et cela me sera ôté par la mort. Le fonds commun, par définition, ce ne peut être moi.

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