Une sociologie des enfants surdoués. En fait, l’idée principale du livre, c’est qu’il y a une construction sociale de la précocité, qui correspond à une demande sociale. Celle-ci est moins innocente qu’elle ne paraît. -Intérêt des psy libéraux -Intérêt des parents diplômés et déclassés -Appartenance des surdoués à des catégories particulières (garçons, milieux favorisés économiquement et culturellement etc) En fait, la véritable précocité existe sans doute, mais elle est rare et en partie favorisée par le milieu d’appartenance. Il existe de nombreux double discours sur le sujet, ou être surdoué apparaît comme une différence mais pas une supériorité mais ou c’est tout de même très valorisé d’une part, donc quand même considéré implicitement comme une supériorité, recherchée, impliquant une hiérarchie, d’autre part cela apparaît comme un plus mais aussi comme un handicap, sans que ce soit confirmé par les faits puisqu’en réalité la plupart des enfants précoces (classés comme précoces en rapport à une sélection socialement déterminée) s’en sortent bien. A vrai dire, si tant est qu’il existe des enfants précoces en difficulté, la psychanalyse semble dans le vrai, et c’est plutôt d’autres motifs (familiaux, sociaux), qui expliqueraient l’échec, plus que le fait d’être surdoué en tant que tel, qui serait plutôt avantageux pour l’adaptation et la vie sociale. La réflexivité et la sensibilité ne constituent pas en eux-mêmes des handicaps. Etonnant de voir l’importance de la recherche de reconnaissance comme concept sociologique. Rôle du classement, du déclassement, du reclassement. Quête d’objectivation, d’investissement symbolique etc. Ainsi les parents semblent se décharger de leurs propres problèmes sur leurs enfants, attendre d’eux une réponse à leurs malaises existentiels, avoir davantage besoin que leurs enfants de la reconnaissance de cette précocité, et être davantage déçus, voire meurtris si ce diagnostic n’est pas confirmé. « Il va être abattu, catastrophé ». etc Ce sont les parents qui sont abattus en fait, si le diagnostic n’est pas validé, et ils n’hésitent à faire repasser le test pour que les résultats correspondent à leurs attentes. Les problèmes de leurs enfants ne résultent pas de leur précocité éventuelle ou supposée, mais des névroses parentales non assumées, assimilées, et donc transmises aux enfants.