Je viens d'acheter des anxiolytiques naturels. Crise d'angoisse cette nuit. Mes doigts et mes orteils étaient tout engourdis et n'arrêtaient pas de brûler. J'ai fait des exo de yoga, mais cela a peu fonctionné. J'ai arrêté de penser mais mes doigts me brûlaient quand même à mon réveil. J'ai pris un panaché place du Palais de Justice. Poitiers est vraiment une ville mortelle, sans intérêt. Je m'y ennuie à mourir. Ai relu une partie de Frankenstein, mais suis trop préoccupé pour lire. La violence du monde me fait horreur. Je suis assailli par quantité d'images mentales ou je me représente, je me vois systématiquement comme un débile sous adapté, dont on se moque, humilié. Sans doute les séquelles des trauma passés. J'ai l'impression qu'il faut que je sois fort tout le temps, pour résister à l'ignominie humaine.
Dans Télérama, article sur Canal plus. Ce Bolloré est une ordure inculte. Comment plébisciter des types tels que Hanouna ou Debbouze? Et Arthur, Coe, Dechavanne, Sébastien, Elmaleh, l'horrible vulgarité de ces émissions plaît.
Ma misanthropie ne cesse de croître, quand je pense que des millions de personnes regardent cela, et qu'il me faut les côtoyer. Et Coluche, j'en ai rien à foutre! Et Camping idem!
Si la démocratie doit entraîner le triomphe de la médiocrité, de toutes ces émissions débiles, avec des gens débiles et des animateurs flattant l'ignorance et l'anti-intellectualisme, alors je ne suis pas démocrate.
J'entendais des extraits de Jean D'Ormesson hier. Ca, de la littérature? Tout au plus des expression creuses et travaillées niveau Collège. Exaspérant. Vite que je quitte la France, car au moins, même plongé au milieu d'une bêtise similaire, ne pas tout comprendre et ignorer les célébrités ineptes m'atteindra moins.
Footing de 1h25. Je n'ai pas arrêté de penser, de me souvenir, avec des réminiscences, des scénarios qui tournaient en boucle.
Enfant, je ne parvenais pas à m'affirmer. Je pouvais à peine parler, ou, en classe, me lever. J'étais méprisé par mes camarades, sous estimé. Mes défenses s'écroulaient au dehors, et tel un chien battu, je ne pouvais tenir tête à mes persécuteurs. Je n'étais pas invité, et je n'invitais personne. Je n'avais pas de "petite fiancée". On me manquait de respect constamment. Idem au centre aéré. Quand je jouais au foot, je ne pouvais dire "passe moi le ballon". J'étais complètement coincé, inhibé. Je m'affirmais plus tard par la violence, qui était une façon d'exister, mais j'étais au fond très mal, en échec scolaire, avec une estime de moi déplorable, et je passais pour un cinglé violent, un garçon pas très fin. L'institut spécialisé où on m'enferma, la terrible atmosphère militaire par la suite n'étaient pas des lieux propices à la reconnaissance. Les études entreprises par la suite, ainsi que l'enseignement dans des conditions précaires, m'ont servi à prouver des capacités que l'on me déniait, Ce besoin de prouver, de m'exprimer nuit à ma reconversion, car la peur de ne pas y arriver, que l'on se moque de moi, de devenir la tête de turc du groupe ou de quelques uns, et de ne pouvoir me défendre, m'obsède. Etre dominé, sous emprise d'individus pervers, comme cela m'est arrivé. Peur que l'on me nie, si je ne trouve pas mes mots. "Vigner, t'es trop con pour être philosophe" comme à l'armée "Vigner, tu sais pas lire, fais pas semblant". Crainte d'être pris pour un con, et envisagé comme tel. La question c'est: Est-ce que je suis vraiment un con? La moindre de mes démarches sociales est difficile. Toujours peur de ne pas être respecté, que l'on se foute de moi, me traite comme un débile etc. Suis-je un idiot? Comment m'adapter, me faire respecter? Si je pouvais être moins assailli par des images violentes, vivre plus l'instant présent... Mais pourquoi n'ai-je pas su m'affirmer en tant qu'individu avec une intériorité? Dès que je vois un groupe, je suis mal. Réminiscence automatique de souvenirs où j'étais, sois exclu, soit suiveur passif, incapable de m'exprimer, de m'opposer, de me faire entendre, malgré une intériorité bouillonnante. Mon image de moi était déplorable.