"Celui qui comprendra le fonctionnement du babouin fera davantage progresser la métaphysique que Locke" comme l'écrivait Darwin, qui fascinait Brian. Darwin qui, sans l'enchaînement exceptionnel de circonstances et son propre courage, n'aurait pas pris la mer avec le Beagle, et n'aurait pas , malgré la richesse de ses recherches antérieures, écrit l'oeuvre que nous connaissons.
Quelque part, Darwin, également grand philosophe en plus d'être un grand scientifique, est aussi un écrivain voyageur, comme le fut Von Humbolt dont la lecture fut un grand stimulant pour le pousser à l'aventure.
Le Voyage! Les gênes de Brian, d'origine malouine, vibraient dès qu'il était question de grand départ. Dans "Vies minuscules", Pierre Michon écrit en première page que son héros n'avait pas d'ascendance malouine, ni grand capitaine ni aventurier exalté. Brian lui, était traversé de part en part par une énergie, un bouillonnement "bigger than life" qui l'apparentait à ces hommes de légende et ces grandes épopées, les Terre Neuvas les Cap Horniers, la compagnie de Indes, Chateaubriand, Jacques Cartier, Surcouf, Duguay Trouin, Lamennais, Maupertuis, Charcot, La Mettrie. Il y tant de radicalité, d'ardeur dans la vie et l'oeuvre de ces homme que c'était une réjouissance dont s'énorgueillissait Brian d'en être un héritier et d'en partager l'esprit, d'être un combattant mais aussi un homme d'esprit.
"Ni français,ni breton, malouin suis"; "Malouin d'abord, breton peut-être, français s'il en reste".
Est-ce un hasard si le festival "Etonnants Voyageurs" se déroule à Saint-Malo? La ville doit beaucoup à Michel Le Bris, qui en fait rayonner le nom et l'âme, et grâce à qui elle n'est pas réduite à être une ville musée, certes incomparable, mais qui doit rayonner à nouveau.