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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 14:21

A minuit, Brian et Maharo sentirent la pression monter. Les impératifs de l'action focalisèrent leur attention. Ils prirent un café, silencieux, dans le cuisine de Marek. Erreur pour Brian, car son estomac lui rappela qu'il ne le tolérait plus, et il le vomit. Ne plus pouvoir prendre de café! Ils attendirent une demie heure, puis sortirent. Parvenus à proximité du loft de Kyrill, ils se posèrent un moment, prêts à bondir comme des tigres, l'esprit de Sandokan en eux. A 2H, ils décidèrent de l'assaut. Ils se rapprochèrent du loft. Maharo ferait le nécessaire et laisserait le champ libre à Brian, une fois l'accès libéré, et le garde du corps neutralisé. A l'angle d'une rue jouxtant le domicile de kyrill, Brian attendit, anxieux. Maharo venait de le quitter, et même s'il connaissait son habileté et son goût pour le combat, l'imprévu dominait ce monde. Et justement, Brian était perspicace. Maharo, seul, s'occupa de la neutralisation des alarmes et des manipulations nécessaires pour forcer l'entrée. Tout se passa sans heurts. Kyrill dormait dans une chambre à l'écart, qui plus est insonorisée, et les somnifères ingurgités le rendaient totalement amorphe et inconscient. Pas de souci de ce côté-là. Maharo aperçut le garde du corps, somnolant, dans un local bardé de caméra. Une chance qu'il ne fut pas bien vif. Maharo s'approcha, se glissa par derrière et s'apprêta à l'étrangler. Au moment ou il fut sur le point de verrouiller sa technique, le garde du corps se retourna et lui lança un violent coup de tête qui projeta Maharo contre un mur. L'homme de main de Kyrill était plus alerte que prévu. Sonné, le nez fracturé, Maharo fut pris sous une avalanche de coups puissants, directs, crochets, uppercuts, dans la pure tradition de la boxe anglaise. Il se protégea avec une garde et des réflexes approximatifs, réussit quelques contres issus du wing chun, des directs le poing non vrillé et attaques du tranchant de la main, mais ils n'ébranlèrent pas son adversaire. Celui-ci était coriace. Maharo tenta une frappe du pied, proche d'une technique de savate, dans le genou, mais il ne perturba pas le garde du corps qui en profita pour une amenée au sol classique, un double leg. Sacrée remise en question pour Maharo qui se faisait rarement déborder. Au sol, il subit une avalanche de coups, un ground and pound. Le wing chun, avec les frappes préconisés aux yeux ou à la gorge ne fut pas d'une grande utilité pour Maharo. Les techniques d'aïkido, qui passaient rarement debout, étaient inappropriées dans cette configuration, sur le dos avec un adversaire coriace s'acharnant à vous détruire. Heureusement, Maharo ne s'était pas contenté de wing chun et d'aïkido. Il était de ces passionnés qui vont de stage en stage découvrir différents arts, apprendre et se confronter à d'autres styles. Il avait aussi une base en boxe anglaise et en ju jutsu brésilien. Et ayant pratiqué le krav à la légion, il avait assimilé des mouvements pour se redresser le plus vite possible, techniques que le krav avait d'ailleurs emprunté au ju jutsu brésilien. Ainsi, coinçant le bras et la tête de son adversaire, il tenta un triangle pour l'étrangler, qu'il ne finalisa pas, mais cela lui dégagea un espace qui lui permit de se relever. Et c'est finalement avec un coup de coude à la gorge effectué de son bras droit, suivi d'un coup de tête et d'un crochet du bras gauche, techniques basiques, qu'il sonna son adversaire. Cependant, comme Bruce lee en son temps, c'était une remise en question. Se spécialiser en wing chun et en aïkido était peut-être une erreur. Ca fonctionnait dans des bagarres de bar contre des individus quelconques, mais pas contre des types endurants et efficaces. Le krav était plus pragmatique, avait de bons principes et plus d'options. Mais il s'appuyait en définitive sur des arts existants, notamment la boxe, le karaté, la lutte, le ju jutsu brésilien, en les appauvrissant. Revenir aux fondamentaux, reconsolider les bases, du pied poing, du grappling comme les gars du MMA décriés par les adeptes de la self défense, voilà qui était à envisager. Comme le pensait Brian, Douieb pour le krav, Joussot ou Ropers pour le silat ont beau expliquer que le ring ce n'est pas la rue, ils prendraient quand même une trempe dans la rue contre Lebanner, oyson, ou un champion de MMA d'une catégorie même légère. Maharo entrava le garde du corps, le baillonna, et sortit. Dès que Brian le vit, il fut rassuré et s'engagea. C'était prévu ainsi. De toute façon, Maharo était auto-suffisant. Il n'avait pas besoin de Brian et aurait pu tuer Kyrill lui-même. Brian était en quelque sorte superflu. Mais c'était l'idée de Brian, et Brian avait besoin de Maharo.

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