Et puis, les choses évoluèrent, pour le pire. D’une dictature de la bêtise, du conformisme, de la grégarité, « du pain et des jeux » que la « servitude volontaire » illustre bien, de la « montée de l’insignifiance » constatée par Castoriadis, les lobbies mondiaux s’étaient, en deux ans, servis d’une épidémie pour instaurer un totalitarisme sanitaire, et imposer une société numérique où tout homme était surveillé, contrôlé, évalué en permanence, où les données individuelles étaient collectées et servaient la répression. Les objectifs de Brian changèrent naturellement. Il fallait éliminer le tyran, Maton. Après, Brian serait traqué, et mourrait, mais d’une belle mort, sacrant la liberté au mépris de la sécurité, du confort, des mesquineries de notre monde, comme une réponse aux prophéties de Tocqueville « Je veux imaginer sous quels maux nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes afin de se procurer de petits et vils plaisirs dont ils emplissent leurs âmes ».