Il y a une mode dans la musculation en ce moment, c’est l’utilisation du poids de corps, l’entraînement sans poids et haltères. On le considère comme plus sain, plus naturel, plus complet (polyarticulaire). Ce courant s’inspire notamment de la prison et de l’armée. En effet, il est rudimentaire, et ne nécessite pas de matériel, ou peu. Des barres parallèles, une barre de tractions suffisent.
Ce qui a popularisé cette tendance, ce sont par exemple la méthode Lafay, et le streetworking. Les mouvements basiques sont les pompes, les tractions, les dips et muscle up. Après, il existe beaucoup de variations autour de ces fondamentaux.
Mais, j’y ai réfléchi, et paradoxalement je me suis dit que la musculation naturelle, c’était l’inverse, l’exercice avec charges. En effet, à quoi sert de faire 50 pompes et 20 tractions ? Et à quelles nécessités cela correspond dans la nature ? A rien !
Se maintenir à 20 pompes suffit, et enchaîner 4 tractions, comme les anciens para le demandaient pour être admis dans leurs rangs, suffit également pour faire de l’escalade (à un certain niveau seulement), ou franchir des obstacles.
Mais l’humanité, par contre, s’est fortifiée, formée pendant des millions ou des centaines de milliers d’années, par le travail manuel, le port, le déplacement de charges. Les exercices de musculation ont souvent leur équivalent dans les gestes des travaux manuels. Le rowing, le rowing menton le soulevé de terre, le curl, les élévations latérales, le développé militaire, tous correspondent à certains gestes utilisés naturellement. Par contre, le développé couché, exercice roi des salles de musculation, me semble moins utile, moins fonctionnel, moins naturel.
J’ai donc repris l’entraînement avec haltères (charges légères pour notamment épargner mes nerfs cubitaux qui me paralysent les doigts).
En plus de ce côté naturel et fonctionnel, il y a aussi le plaisir, un plaisir à lever des poids avec des exercices variés qui manque quand on s’entraîne seulement en poids de corps.