Parcouru un article dans un magazine catho, avec, il est partout celui-là, Christophe André en vedette. Où l’on apprend que, quand il ne médite pas, il prie. Il admire les croyants qui ne doutent pas. Lui n’a pas cette chance. C’est pourquoi, sans doute, il n’apprécie pas Freud. Il est, exactement, conforme aux attentes de l’ordre social en vigueur. Il correspond aux stéréotypes sur la psychiatrie, comme adaptation des hommes aux normes du milieu.
Le parallèle avec Zamiatine est intéressant. Car Dédé le simplet, le donneur de leçons, comme Océan de niaiseries, ou Mathieu le benêt, participent d’un projet totalitaire que Zamiatine a stigmatisé. Imposer une idéologie du bonheur, et tenter de la valider scientifiquement, se servir de la science pour diriger la vie des hommes vers un modèle de bienveillance béate, artificielle et sans pensées, « les visages non obscurcis par le domaine des pensées » écrit Zamiatine, tout ceci récupéré par les entreprises, les collectivités à des fins de rendement, on est bien loin de Freud, de Dostoïevski en effet. On est dans la bigoterie psychiatrique. L’alliance du sabre et du goupillon validée par la psychiatrie, par la science, par Christophe André notre prophète. C’est magnifique.
