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4 avril 2022 1 04 /04 /avril /2022 00:26

 

« Mouchette » illustre bien les thèses d’Alice Miller. Elle n’a pas d’interlocuteur valable. Personne ne la comprend, et elle subit beaucoup de violence sans présence d’au moins une personne, sans « témoin secourable ». Sa mère est malade et indifférente. Elle est d’ailleurs jouée par Marie Cardinal, qui a écrit « les mots pour le dire », où elle décrit sa thérapie et les origines de son mal-être, la violence de sa mère. Le père de Mouchette est violent avec elle. Ses camarades d’école la rejettent. Son institutrice, également, lui dit qu’elle chante mal, et la maltraite. Elle rencontre un braconnier, qui semble plus ouvert, qui aurait pu… Mais il la viole. La femme du garde champêtre aurait pu la comprendre, mais elle s’y prend mal, et Mouchette prend la fuite. Les garçons du village ont un comportement odieux avec elle. Quand sa mère meurt, l’épicière l’invite, et lui offre un café, et une pâtisserie, mais lorsqu’elle constate une égratignure sur sa poitrine, elle la considère mal, et Mouchette casse, par mégarde, un bol. Du coup, l’épicière lui dit que c’est une trainée, qu’elle a le mal dans ses yeux. Finalement, Mouchette s’enfuit, seule, et, sans soutien, ni place dans ce monde, ni amour, ni espoir, elle s’enroule dans une robe et roule dans la rivière où elle se suicide.

Illustration de la violence sociale, du conformisme destructeur, et des ravages que causent l’absence d’un seul témoin secourable qui eut pu sauver Mouchette, témoin si utile, si essentiel à l’enfant, l’adolescent, l’homme même.

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