Je regardais il y a peu un reportage sur les éléphants sur la 5. Cette chaîne passe plein de reportages animaliers fascinants.
Et une scène m'a particulièrement marqué. Lors de la naissance d'un éléphanteau, la mère et toutes les femelles du groupe n'avaient d'yeux que pour lui. Apparemment, la naissance d'un bébé animal produit chez les femelles une excitation intense, une jubilation, phénomène corrélé à une production d'hormones spécifique.
Or, le mâle dominant, écarté des sollicitations féminines, imposa sa présence en s'accouplant brutalement avec la mère et en écartant le petit éléphanteau avec sa trompe et ses pattes.
Ainsi, même chez les éléphants, même dans le règne animal, le père éprouve de la jalousie quand l'enfant paraît, et entre en rivalité avec lui.
Parfois, comme chez les lions, les "jeunes premiers" tuent les lionceaux nés d'autres mâles, et s'accouplent avec les femelles pour se reproduire, femelles incapables de s'entendre entre elles pour protéger les petits car celles qui n'ont pas enfanté ont besoin de sang neuf, de beaux jeunes mâles vigoureux aptes à la meilleure reproduction possible.
On constate une rivalité Père/Fils similaire chez les hommes, qui est universelle et pas simplement pathologique.
En effet, il va de soi qu'à partir du moment où l'enfant naît, une part de l'attention de la femme vers l'homme est détournée vers le petit, ce qui entraîne toujours une forme de solitude pour le père, et une rivalité Père/Fils pour accaparer la sollicitude de la femme.
Cette situation sera plus ou moins bien gérée par le Père, selon sa maturité affective. Mais s'il s'avère immature, souffrant de carence affective, si par exemple son épouse assure un rôle de substitut maternel pour lui, la rivalité sera terrible, si intense qu'elle ne sera pas reconnue par le père en tant que telle, reléguée dans l'inconscient, mais ses effets seront dévastateurs. Cela générera de multiples refoulements, inhibitions, complications psychologiques pour le Fils, et des efforts surhumains pour s'en dépétrer, des problèmes d'identité et d'adaptation considérables.
Le Fils sera étouffé, broyé par les exigences paternelles, et incapables de s'en défendre, physiquement et psychologiquement !