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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 12:32

 

 

  Toute la première partie de ma vie, jusqu'à très tard ( à peu près 24 ans ), je me suis orienté vers un endurcissement outrancier. Je cherchais à vaincre ma peur de la mort.

Pour cela, il fallait que je démontre qu'elle n'était rien de négatif, et que je l'expérimente si je puis dire, afin d'en être assuré avant de mourir.

Je me livrais donc à quantité d'exercices ascétiques, des lectures multiples, des traités mystiques exposant pourquoi nous ne devrions pas craindre la mort. Je devenais une machine, refoulais mes sentiments, dans le genre Kantien, le primat de la volonté, le "tu dois donc tu peux", et, comme tous ses efforts étaient contre nature, j'en payai le prix, manifesté par de multiples symptômes psycho-somatiques.

Quelque chose n'allait pas en moi, j'étais comme scindé en deux et ennemi de moi-même !

 

Puis j'eus une révélation.

La vie avait une valeur, elle était un bien, et par conséquent, la peur de la mort était naturelle et justifiée.

Je pris conscience que tous mes efforts depuis des années, les combats, l'isolement, l'engagement chez les Paras, la quête religieuse et mystique etc étaient contre nature, c'est-à-dire allaient contre la vie.

Je m'effondrai sur le moment car tout ce que j'avais entrepris, pensé jusque là était faux et mortifère, dépréciant la vie.

Mon principal problème depuis lors n'est plus comment vaincre la peur de la mort artificiellement, comme par des pratiques méditatives, la religion, mais comment la vaincre naturellement, dans le sens de la vie elle-même.

 

Mes conclusions provisoires aboutirent à la recherche de la vie heureuse, où l'instant présent n'est plus concentration forcée sur ce qui est, ce qui serait une base contre nature, mais recherche d'adéquation entre ce que l'on donne et ce que l'on peut donner, réduction du décalage entre ce que l'on réalise et ce que l'on peut réaliser, sorte d'actualisation permanente de ses possibilités, d'où aussi, une limitation des causes de regrets, et une attention à l'instant , attention qui devient une conséquence logique et naturelle de la réalisation, et donc n'est plus artificielle et forcée comme si on en faisait un commencement.

D'où, aussi, le problème social, religieux etc, car il faut que la société puisse permettre ce genre de vie.

 

Toute la deuxième partie de ma vie, ma seconde naissance, date de cette découverte de la valeur de la vie, et de l'inversion des rapports établis entre vie et mort, et c'est proche de l'itinéraire de Nietzsche et de sa rupture avec Schopenhauer.

D'abord, le vouloir-vivre absurde qui nous porte, se manifeste et s'individue dans le corps de chacun, et dont l'homme peut atténuer les effets ( essentiellement de la souffrance ), chez Schopenhauer et Nietzsche comme disciple.

Puis la découverte que la joie est aussi positive et qu'il faut aller dans le sens de la vie, et affirmer le vouloir-vivre ( Nietszche après sa rupture avec Schopenhauer ).

 

Toutes les réflexions postées sur ce blog sont issues de la révélation à partir de laquelle j'ai orienté différemment mes efforts. Peut-être ai-je là trouvé ma voie.

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