On entend couramment des Bouddhistes dire : "Il faut vaincre la peur de la mort". Pourtant, il est normal, naturel et sain de la craindre, et pathologique de ne pas la craindre. La peur est liée à l'instinct de conservation. Sans elle, nulle vie et perpétuation possible. Or, la vie veut vivre.
C'est la nature qui nous a donné la peur, peur qui nous prévient d'un danger et nous prépare corporellement à y faire face afin de nous préserver.
De même, lorsque j'entends des matérialistes épicuriens dire qu'il ne faut pas craindre la mort et que la vie est désirable, je trouve cela illogique. Si vie et valeur sont consubstantielles, que la vie est justifiée, qu'on lui reconnaît des possibilités absentes de la mort, et qu'on essaie de la préserver, on est bien obligé d'assumer son corollaire, à savoir que la mort, en tant que fin de la vie, du désir, des possibles, de la conscience personnelle, de la jouissance, des sentiments, des perceptions, des possibilités d'apprentissage, des relations, est un phénomène certes naturel, mais peu attractif.