Dans ce blog, je me ferai l'ardent défenseur de la psychanalyse.
J'ai mes raisons pour cela.
Pendant mes premières années, certaines spécificités de ma situation m'ont placé à l'écart des autres enfants. Incapable de m'intégrer, mes rapports avec eux furent tumultueux, et je n'osais vraiment m'affirmer. J'étais devenu en quelque sorte le bouc-émissaire. Cela dura longtemps, de l'enfance à l'adolescence, jusqu'à ce que j'inverse la tendance et m'affirme par une violence excessive, pathologique. Je ne savais m'exprimer autrement.
Des ennuis vinrent donc s'ajouter à ceux qui préexistaient, et je fus très rapidement sanctionné.
Je commencai, comme amorce d'une chute sans retour, par redoubler la classe de quatrième.
Après de multiples frasques en première troisième, on me renvoya et placa dans un CER, centre dont le but était la "rééducation" des jeunes délinquants, et de toutes sortes d'asociaux.
Puis je fus renvoyé d'une seconde troisième.
Et je le fus à nouveau d'un BEPde comptabilité que j'avais "choisi" par défaut.
Après un internement en HP pour jeunes, et une fréquentation assidue de la "zone", je désirai repartir à zéro, et optai pour la légion étrangère. Finalement, je devancai l'appel et m'engageai pour un service volontaire chez les paras.
Ca s'y est mal passé. Ma voie était manifestement ailleurs. Je cherchais des solutions parallèles ( l'alcool, la poésie ), pour résoudre mon mal de vivre.
Je repris les études avec quelques années de retard, en seconde, et, victime des traumatismes du passé, je cherchai le salut dans les arts martiaux, la religion ( catholicisme et bouddhisme ), l'ascèse conditionnante, la philosophie, la psychiatrie. Je ne l'y ai pas trouvé.
Mes questions restaient sans réponse. Qu'est-ce qui n'allait pas en moi ? Pourquoi avais-je chuté ? Comment en sortir, ne plus être prisonnier des ombres du passé ?
On prétend que les questions importent plus que les réponses. Mais c'est devenu un cliché. A la base, quand on se pose des questions, on espère pouvoir y répondre.
Or, après tout un parcours, que j'ai relaté ici et simplidié à l'extrême, et alors que je n'y croyais plus, j'ai découvert la psychanalyse, et elle avait des solutions que ni les arts martiaux, ni la philosophie, ni les religions, ni tout le reste ne m'avaient donné.
Encore fallait-il que je sois prêt pour les recevoir.
Elle est devenue ma cause. Et, aussi, une aliénation, puisque j'ai comme l'obligation de la servir, d'en assurer le triomphe ou le renouvellement.
Elle m'a ouvert la possibilité de constituer le sens de ma propre vie. Et j'ai donc cru, peut-être à tort, qu'elle devait devenir le sens de ma vie, que je me devais d'en assurer la défense. Là est mon erreur, et un nouvel enchaînement. Je ne serais sans doute jamais un spécialiste de la chose, et je ne suis pas sûr d'en avoir le goût. A défaut donc de confondre ma vie -sa construction tâtonnante, la création d'un sens à partir de la prise de conscience de mes désirs véritables- que la psychanalyse m'a aidé à débloquer, avec l'étude psychanalytique dont je pensais quelle serait la dominante de son sens, j'ai tout de même à coeur d'exposer et de partager quelques réflexions qui proviennent de mon étude et de mon expérience.
Elles feront l'objet d'articles à venir.