Certains psychanalystes pensent que la psychanalyse renforce la responsabilité, donc la culpabilité des individus, y compris quand le "moi n'est pas maître en sa propre maison".
Ils défendent cette position en avancant que, comme l'inconscient fait partie de la personne, celle-ci est encore l'auteur pleinement responsable de ses actes quand sa conscience se fait déborder, submerger par des forces qui la dépassent.
Ils ont donc une compréhension de la psychanalyse proche de celle de Sartre.
L'homme choisit sa propre névrose en ce qu'il a en quelque sorte fallu qu'il ait primitivement conscience d'un danger, ( comme menace pour sa préservation interne ) avant de le refouler. La prise de conscience du danger est antérieure à la censure, au refoulement et par conséquent précède et commande l'orientation inconsciente. Donc, l'homme reste, avec ses névroses, l'auteur de sa propre vie, qui correspond à son "choix originel d'existence".
Le problème, c'est qu'ils n'ont rien compris.
Le "choix" du refoulement, et de la névrose, est dicté par la nécessité. Sa fonction est de préserver l'individu d'une angoisse non assimilable en un temps donné. Donc, considérer que le sujet est libre parce que cette solution fait encore partie de lui, c'est vouloir sauver la morale à tout prix, mais c'est refuser de comprendre les mécanismes de survie psychique auxquels sont contraints les individus.
La vraie psychanalyse, c'est une tentative d'appréhender le monde, réellement, "par delà le bien et le mal".
Ce ne doit pas être un système de justification des valeurs établies de plus, dont la finalité serait une stricte adaptation des individus aux normes en vigueur.
Pour moi, elle contient même les éléments pour une rénovation des rapports humains et des rapports entre l'homme et la nature. Ce n'est pas la seule voie qui la propose mais c'en est une, et de première importance.