En France, les sciences humaines sont marquées par la métaphysique. Même Sartre, moniste matérialiste, pronaît l'existentialisme athée, l'idée que "l'essence précède l'existence" chez l'animal, mais que, chez l'homme, "l'existence précède l'essence". Sur cette base, on a voulu nier toute influence biologique en l'homme pour en faire un être essentiellement conscient, et libre. On a pensé que l'homme, par une mystérieuse propriété, transcendait son propre corps et qu'il se faisait lui-même, qu'il se constituait librement sa propre essence.
D'où le hola sur la sociobiologie, et tout courant de pensée rappelant à l'homme qu'il provient de la nature et qu'il n'échappe pas aux lois naturelles. Or, les faits, l'observation tendent à corroborer les théories sociobiologistes.
Certaines féministes prétendent qu'il n'y a pas d'instinct maternel chez la femme. En fait, il semble qu'elles étendent leurs carences propres, d'origine physiologique ou psychologique à toutes les femmes. Or, la majorité des femmes produisent des hormones spéciales à la naissance de leurs enfants, et même à la vue, au son, à la présence d'un enfant.
Des études ont montré également que leur objet de désir fluctuait selon leur cycle de menstruation.
D'autres études ont montré l'importance des odeurs dans l'attirance mutuelle. Tout se ferait inconsciemment, et l'on se choisirait en fonction de signaux tactiles, visuels, odorants, qui renseigneraient sur le patrimoine génétique du sexe opposé, et sa complémentarité éventuelle avec la nôtre.
Ainsi, par le baiser, on échange des infos, et l'autre personne nous plaît si ses gênes nous sont complémentaires, compatibles, c'est-à-dire si leur combinaison donnera la reproduction optimale, l'enfant qui sera doté du patrimoine génétique le plus apte à assurer sa survie.
Nulle liberté, nul choix dans l'attirance. Les hommes, comme les mâles, luttent pour la possession des femelles afin de se reproduire, et cherchent la pouvoir uniquement dans ce but, même s'il est inconscient.
Les femmes, comme les femelles, cherchent le meilleur reproducteur possible, et les femmes fécondes se déchirent à l'arrivée d'un mâle jugé bon reproducteur. Ainsi, dans le règne humain, il existe toute une gamme de signes de la puissance. Un homme peut bomber le torse, être macho et plaire. C'est primitif mais le macho fait un effort pour plaire, ce qui suppose de l'énergie, et donc est un point positif pour la survie. Si les femmes aiment les sportifs, c'est également parce que cela manifeste de l'énergie à dépenser, ce qui est prometteur sexuellement et d'un point de vue global sous l'angle de la reproduction pour la survie de la descendance.
L'idéal pour une femme, c'est un homme très viril, c'est l'essentiel, avec une intelligence qui lui permet l'adaptation, et quelques traits littéraires, une sensibilité quelque peu féminine. Ce genre d'hommes apportera la meilleure sécurité pour elle et sa progéniture. En effet, une brute sans finesse ne rapportera pas assez d'argent, et une brute rusée mais insensible sera susceptible d'égoïsme et de manque d'attention, voire d'abandon. Un être subtil et délicat mais peu viril sera par contre incapable de la "transporter", et donc ne la fascinera pas avec son pouvoir masculin.
Ainsi, chez les acteurs, les Marlon Brando, Paul Newman, Peter O Toole, Johnny Depp, Brad Pitt, Tom Cruise, ont par exemple en général plus de succès que les John Wayne, Robert Mitchum, Lino Ventura.
C'est un fait qu'une jeune femme ne sera pas attirée par un vieil homme pour son physique, son odeur, sa virilité mais donc uniquement pour son pouvoir. Ainsi, elle épousera un vieil homme très riche, un savant, ou un grand écrivain, un politique, car il y a là une utilité pour sa survie, et la sécurité d'une éventuelle progéniture.
La femme de 80 ans attirera moins, même très riche ou très puissante, car impropre à procréer.
Le poète maudit n'attirera la femme que si elle pressent en lui la potentialité d'émerger de sa situation de poète maudit, l'écrivain reconnu en puissance.
L'être humain, homme ou femme, qui perd sa puissance, totalement ou partiellement, perd son pouvoir de séduction.
Ainsi, qui aimera l'impotent, le débile, l'être déstructuré par l'accident, hormis ceux qui y sont attachés par le souvenir ou des êtres abymés et d'une puissance de vie équivalente ?
La mort annihile toute puissance et de fait on ne peut aimer un mort que par représentation de ce qu'il était vivant, jamais pour ce qu'il est actuellement. Et on ne peut donc être aimé, mort.
Pour conclure, la conscience n'est qu'un épiphénomène du corps, comme l'avait vu Nietzsche. Nous rationalisons nos instincts, les moralisons artificiellement, mais nous sommes bien plus animaux que nous le pensons.
"L'homme ne désire pas une chose parce qu'il la juge bonne, il la juge bonne parce qu'il la désire". Spinoza