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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 15:19

      

  On apprend dernièrement que le tueur Norvégien, Anders Breivik, est déclaré irresponsable parce que psychotique. Soit, j'opine.  Mais qu'entend-on par responsabilité ? Une liberté inconditionnée, être l'auteur pleinement responsable de ses choix, déterminé exclusivement par soi ? Laïcisation de la notion religieuse de l'âme !   

L'idée  que l'existence précède l'essence chez l'homme, que l'homme est libre parce qu'il est homme et homme parce qu'il est libre est contestable. Mort, je perdrai mon corps et ma liberté. Les potentialités d'un chien sont déterminées par son corps. C'est l'organisation corporelle qui permet l'émergence de propriétés complexes, et elles peuvent s'amoindrir ou disparaître si le corps et le cerveau sont altérés, et l'éventuelle liberté de même. Ainsi, ou s'arrête le déterminisme, ou commence la liberté?

 

Les psy opposent l'irresponsabilité à la responsabilité comme si la responsabilité allait de soi. Mais la postuler est une position métaphysique, et elle n'est pas plus légitime que la nier.

D'ailleurs, la logique scientifique aboutirait davantage à la nier. La société préfère faire comme si la majorité des hommes était libre pour des raisons d'ordre pratique, mais faire comme si, c'est se mettre des oeillères.

 

Et puis, débattre pour savoir si Anders Breivik est irresponsable, c'est implicitement poser qu'on peut tuer 60 personnes et être déclaré responsable et sain d'esprit. Or, il me paraît que pour tuer 60 personnes, sans rien y gagner par ailleurs, il faut être déjà bien malade.

Et si on objecte que les tueurs y ont de l'intérêt, y prennent du plaisir, eh bien ils sont toujours bien malades pour être comme cela et ils n'ont pas choisi librement, comme le penserait Sartre, d'être si complètement et monstrueusement différents, à côté de la plaque. On ne peut donc qu'être déclaré irresponsable à commettre ce genre d'actes. D'ailleurs, si l'on demandait aux juges s'ils pourraient faire la même chose que le tueur, ils répondraient non. Ils devraient répondre par l'affirmative, s'il s'agissait d'une question de liberté. 

Mais c'est une question de déterminisme et la liberté n'a rien à voir là-dedans. Le crime est l'expression d'un enchaînement de malaises, pas le résultat de la liberté, d'un libre choix inconditionné. 

Freud l'emporte sur Sartre.                                                                                                                                                                                               

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