J'ai lu quantité de livres sur le zen et les arts martiaux. Actuellement, je lis une synthèse de trois classiques de Yagyu Munenori et Takuan, commenté par Thomas Cleary.
L'insistance est mise sur la non fixation, le détachement, une sorte d'état permanent de non pensée.
Or si, par exemple lorsque l'on médite, on obtient un résultat qui s'apparente à la non pensée, on est bien forcé d'y revenir de temps et temps. Je crois que ce qu'ils veulent dire, c'est ne pas s'enfermer dans la pensée, ne pas s'y fixer, en être prisonnier, mais il me semble qu'on est parfois obligé de s'y "arrêter", car si on laissait le flux de pensées couler en permanence, comme dans la position zazen, avec parfois une absence totale de représentation mentale, on ne pourrait jamais rien formuler ni même conceptualiser. Sans cristallisation et fixation, il me semble qu'il y aurait une pure intuition , mais pas de communication possible. Ces"arrêts" sont quasi permanent en fait et sont produits naturellement, donc il y a là un problème peu clair pour le zen. On touche une difficulté, à savoir comment contrôler sa pensée, l'annihiler, ou bien la fluidifier, la laisser passer et la récupérer, alors que tout ce processus se fait pour ainsi dire naturellement et qu'il est donc demandé un effort paradoxalement contre nature pour retrouver notre vraie nature, alors qu'en fait notre vraie nature trie les informations spontanément.