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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 22:52

Un tiers de la Planète se réclame d'une religion dont le "Messie", Jésus-Christ, était un psychopathe chevelu dont les intentions étaient "de prendre sur lui tous les péchés du monde" et qui s'est laissé crucifier dans ce but.
Pas étonnant si Dieu le Père ne s'est pas empressé de le sauver d'où le fameux : " Mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné?"
Le Christianisme, comme tout monothéisme, est pour moi une régression comparée au polithéiste, et à l'animisme, et même au Bouddhiste pour lequel je n'ai pourtant pas grande estime, en ce qu'il est prosélyte par nature. Tout croyant en un Dieu unique, et en une doctrine unique dont il juge qu'elle est  la seule réellement rédemptrice, ne peut que vouloir la répandre, et imposer par la force sa croyance.

Les critiques développées contre le monothéisme ne manquent pas.

Rappelons-en quelques unes brièvement.

Feuerbach pensait que Dieu était la projection de l'essence de l'homme. Il fallait donc que l'homme se réapproprie son essence, pour réellement diriger sa vie, l'assumer.
Déléguer sa responsabilité et ses qualités empêche l'homme d'être le maître de son destin.

Marx pensait que la religion en général, et pas seulement le monothéisme, était "l'opium du peuple". En effet, elle endort le peuple et l'empêche de vivre sa vie. Si les individus opprimés croient que "les derniers seront les premiers, et les derniers seront les premiers"  et cela pour l'éternité, pourquoi chercheraient-ils à modifier leurs conditions de vie?
Ils sacrifient le seul bien, la seule occasion de jouissance à leur portée, pour une hypothétique et chimérique autre vie.
La religion hindoue sert aussi à perpétuer les inégalités en légitimant le système des castes. La situation des intouchables est justifiée par leur karma, et par conséquent elle ne doit pas être remise en cause.

Pour Nietzche, la religion ( Christianisme mais aussi Bouddhisme ), affaiblit l'énergie vitale à force des restrictions qu'elle impose. Elle empêche l'homme de vivre sa vie. En condamnant son désir d'affirmation, en prônant l'humilité, elle renverse les valeurs.
L'homme doit être le créateur de ses propres valeurs.

Darwin lui a porté un grand coup en affirmant que les espèces évoluaient, et que l'homme descendait du singe ( même si ces théories ont été récupérées et détournées par les néo-créationnistes, style Teilhard, qui les ont orientées à leur avantage ).

Sartre, dans le sillage de Marx, explique que les apologètes de la religion sont des "techniciens du savoir" qui tentent de concilier artificieusement l'universel de la science avec l'idéologie particulière, locale qui assurent la domination des exploiteurs dont les religieux sont les parasites.

Freud en fait une fiction consolatrice. Dieu est le Père idéal, un Père tout puissant, capable de protéger ses enfants quand ceux-ci l'implorent.
La religion a donc son utilité pour ceux qui doutent peu car elle les dispense des névroses individuelles, mais elle inhibe considérablement leur intelligence. Elle les figent, les arrêtent, les abrutit. Elle est une "névrose universelle de l'humanité".
On gagnerait à lui substituer d'autres principes, qui, enseignés aux enfants dès le plus jeune âge, la remplaceraient avantageusement.

A chacun de piocher dans ces critiques celle qui lui plaira.

J'aimerais y ajouter une critique personnelle, à partir de Pascal  entre autres
Pour lui, nous devrions nous  concentrer sur "l'unique nécessaire", Dieu, et nous détourner des divertissements, qui nous en éloignent.
Il n'a pas vu, n'a pas accepté, que la  croyance en Dieu était le suprême divertissement, puisqu'elle faisait paraître la mort comme la vie véritable, et  la vie terrestre comme une simple préparation qu'il fallait sacrifier en vue de l'autre monde. Le fameux  "pari" est donc tronqué, car si l'on perd sa vie terrestre à vivre pour un Dieu qui n'existe pas, on perd tout, donc autant que ce qu'on pourrait gagner à parier sur l'existence de Dieu.

La seule façon acceptable de vivre la religion, c'est de ne pas la prendre au sérieux. Un christianisme tiède, édulcoré,  qui n'empêche pas de vivre sa vie comme on l'entend , contre le Christianisme des mystiques!
Lorsque la religion est prise au sérieux, elle est une aberration ( les types qui choisissent la prêtrise parce qu'ils ont peur de l'enfer ; les femmes qui optent pour l'habit par déni de leurs pulsions sexuelles...)

Le Protestantisme, comme l'a développé Stirner, est une aliénation pire que le Catholicisme.
En traduisant la Bible en Allemand, en la rendant facilement accessible, en supprimant la médiation entre la Parole et les hommes, la Réforme a plombé la vie des gens. C'est comme si elle avait rendu possible un tel renforcement du surmoi qu'il était susceptible d'accompagner le croyant partout, toujours, sans lui laisser plus aucun répit, aucun échappatoire.
Le Protestantisme a corrompu les Peuples plus que le Catholicisme ne l'avait fait.
Il a étendu à la majorité l'intransigeance mystique et contre-nature qui ne concernait avant lui que quelques illuminés épars.

Le pape prétend, avec beaucoup d'autres chrétiens, que le Catholicisme est une religion d'amour, et que Dieu nous laisse le choix, la liberté ( illusion à la base de tout notre système pourri soit dit en passant ).
Mais les non baptisés ont-ils une chance d'être accueillis dans le Royaume de Dieu?
Les grandes références Chrétiennes ( Saint-Paul, Saint-Augustin ) n'ont-elles pas affirmé qu' "hors de l'Eglise point de salut" ?
Quelle tolérance !
Et quelle liberté de choix , si mon athéisme me conduit tout droit en enfer !
Le primat de la crainte sur l'amour est évident dans ce qui motive l'adhésion du croyant au dogme, sile croyant pense que ses réticences peuvent être sanctionnées par l'éviction du Paradis et les tourments de l'enfer éternel !

Dernier point, le pape ose prétendre que foi et raison ne sont pas inconciliables, et cela grâce à Saint-Paul, et à ses synthèses entre la Parole de Dieu et le Logos grec, tradition reprise et retravaillée par Saint-Augustin, Saint-Thomas et j'en passe.

Mais il faut qu'on m'explique la rationalité de : -La Trinité, (le fait que Dieu soit à la fois 3 et 1, et 3 en 1)
                                                                                   -L'incarnation de Dieu en son Fils qui est aussi Lui-même  
                                                                                   -L'incarnation qui sert à racheter tous les péchés des hommes, à assurer le salut éternel des élus par la grâce de Dieu préservant néanmoins le choix individuel.
                                                                                   -La double nature de JC, à la fois complètement homme (soumis aux tentations), et complètement Dieu ( il ne pèche pas ).
                                                                                   -Le dogme de l'immaculée conception
                                                                                   -La résurrection du corps de Jésus le troisième jour, résurrection qu'il devait à la fois ignorer puisqu'il est homme, et anticiper puisqu'il est Dieu Lui-même
                                                                                   -La résurrection de JC qui ouvre la voie à celle de tous les élus lors du Jugement dernier.
                                                                                   -L'infaillibilité pontificale.


Franchement, qu'en pensez-vous?


Il existe d'autres  caractéristiques détestables chez les croyants :

-L'une d'elle est l'usage que les riches chrétiens font du terme "pauvre," usant et abusant du mot, comme s''il s"agissait de rabaisser les hommes désargentés en les placant dans une  seule catégorie stigmatisante et inférieure, comme s'ils étaient d'une autre nature.

-Une autre caractéristique est cette étrange manie qu'ont les Chrétiens de ne respecter l'humain qu'en tant qu'il est aussi le Christ, analogue à celle des Bouddhistes pour qui la nature de Bouddha est présente en chaque homme. A force de chercher Jesus ou Bouddha en tout homme, (on ne l'y trouve d'ailleurs jamais ), on oublie tout le caractère concret , réel de la personne qui nous fait face, sa singularité, ses caractéristiques, et on se concentre sur une sorte d'impersonnel ( Bouddhisme, Hindouisme ) ou de superpersonnel  ( Christianisme ) totalement abstrait.
                                  
                                                                                   -
                                                                             
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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 19:57

Teilhard de Chardin est un jésuite né à Orcines (1881-1955).

Il est connu ( enfin l'était surtout ), pour avoir tenté de concilier la foi ( catholique ) et la science ( évolutionnisme contre fixisme ).
Il s'inspire davantage des théories Lamarckiennes que Darwiniennes. Il pense qu'il y a une évolution des organismes vivants vers le plus complexe, un progrès dans le monde, une finalité, donc une création évolutive et orientée, bien que partiellement libre du fait de la co-responsabilité humaine.

Pour Teilhard, il y a une loi fondamentale à l'oeuvre dans l'Univers, la complexité-conscience, qui appuie plus qu'elle ne dénie l'existence de Dieu. Elle exprime l'idée que l'Esprit s'incarne en des corps de plus en plus complexes, jusqu'au corps de l'homme, en qui apparaît la réflexion, une conscience "au carré", et la liberté.
L'Esprit transcende donc le corps de l'homme en l'homme, même si le corps est la "condition de possibilité" de sa réalisation.
Les hommes devraient continuer à progresser dans le futur, et former une noosphère ( sphère des esprits ou mondialisation ) évolutive ( noogénèse ).

Pourquoi pas ?
Cependant, sans rentrer dans le détail d'une critique religieuse du monothéisme, quelques points sont problématiques chez Teilhard.

Tout d'abord, où se situe la liberté humaine, la responsabilité puisque les capacités de l'esprit d'un homme sont strictement dépendantes du niveau de complexité de son corps?

Pour la même raison, l'immortalité de l'âme pose problème, car même si le psychisme humain est peut-être capable ( c'est pas sûr ) de déborder, de dépasser les conditions de possibilité ( le corps ) qui permettent l'émergence de ce psychisme, il demeure que cette éventualité est permise par la complexité du corps humain, et donc qu'elle doit cesser en même temps que la destruction du corps, ou dès que celui-ci s'altère suffisamment.

D'autre part, autre problème, Teilhard a critiqué les Chrétiens qui se désintéressent de ce monde-ci et qui attendent tout de l'autre.
Pour leur redonner le goût de l'action, il a cru bon de prétendre qu'elle était nécessaire à la réalisation totale de la Création, et donc à la venue de Dieu Lui-même, à la Parousie.
Le problème, c'est que c'est Dieu qui doit tout apporter au final, puique nous ne pourrons jamais franchir le saut du fini à l'infini, de la mortalité à l'immortalité par nos propres moyens. Donc, en quoi notre action peut-elle servir à quelque chose qui soit essentiel à la venue de Dieu Lui-même, puiqu'il semble très clairement qu'Il est seul en mesure d'apporter cet essentiel?

On dit parfois que Teilhard est victime d'un optimisme outrancier.
Je le pense aussi puisque, pour lui, Dieu n'est pas indifférent à sa Création, comme l'est celui de Descartes. Il y est engagé. Si la Création échoue, Dieu est entraîné dans sa Création en quelque sorte. Or, je ne pense pas que Teilhard envisage un échec de Dieu lui-même. Donc, tout le processus doit se réaliser pour le mieux, quelques soient les actions des hommes. Alors oui, Teilhard est un optimiste béat, et on ne comprend pas, encore, la valeur, le rôle de l'action dans un tel système.

En fait, si Teilhard avait eu le courage de rompre avec l'Eglise, s'il n'avait artificieusement rattaché ses thèses intéressantes au Catholicisme en particulier, et au Christianisme en général, son audience resterait d'actualité.
Il n'en a hélas pas eu le courage, d'où crise de larmes, regrets, doutes etc
Et surtout, il aurait couché avec sa grande amie, Lucile Swann.
Cela lui aurait évité la même erreur que Chateaubriand avec Madame de Récamier.
Comme quoi, ce n'est jamais très bon de vivre pour un autre ( le Christ en l'occurence ), et d'y sacrifier sa vie...
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