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26 juillet 2015 7 26 /07 /juillet /2015 12:52

J'écoutais à la radio Marcel Conche, et il ressortait l'éternel argument contre l'existence de Dieu, à savoir la mort des enfants, qui paraît comme le scandale absolu à la suite notamment de Dostoievski.

C'est vraiment de la réflexion de bas étage. Pas besoin d'avoir fait de la philo pour sortir un argument aussi con. En effet, considérer que la mort d'un enfant est le scandale absolu revient à lui donner une valeur absolue et donc déjà à se placer dans une perspective Chrétienne, à la légitimer, car dans un système différent, naturaliste par exempl, l'enfant n'a pas nécessairement plus de valeur que l'adulte ou qu'un animal quelconque, et sa mort ne paraît plus le mal absolu. Donc en faire le mal absolu, c'est reconnaître l'existence de Dieu qu'on fait semblant de nier.

Ensuite, le mal véritable, le non sens, c'est la mort de l'enfant sans Dieu, pas avec Dieu. Car même sans lui attribuer de valeur absolue, la mort d'un enfant qui du coup n'a pas pu vivre, s'actualiser comme il l'aurait pu, conduit naturellement à un sentiment de révolte et d'absurdité, et à la souffrance. Or, avec Dieu et la possibilité d'un sens et d'une mystérieuse survie, le scandale est partiellement résorbé dans une dimension qui nous dépasse mais sans Dieu, c'est un scandale impossible à justifier car l'explication cosmique ne suffit pas à apaiser la douleur et à donner du sens.

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commentaires

J
Quant à la bonté de Dieu, même raisonnement ou presque sans doute. Il faut être Brel pour chanter que s’il était le bon dieu il ne serait pas fier. C’est une autre chanson.
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J
La souffrance des enfants prouve l’inexistence de Dieu. Pourquoi ? Et de quel Dieu il s’agit ? Cibler le Dieu des religions dites monothéistes. Celui qui aurait créé l’homme à son image. Qui, quels penseurs ont exprimé cette idée ? Comment ? Quels penseurs ont exprimé des idées contraires ? <br /> La souffrance des enfants prouve que Dieu n’est pas bon. Pourquoi ? Et de quel Dieu il s’agit ? Cibler le Dieu des religions dites monothéistes. Celui qui aurait créé l’homme à son image. Qui, quels penseurs ont exprimé cette idée ? Comment ? Quels penseurs ont exprimé des idées contraires ? <br /> D’abord l’existence ou l’inexistence. Si Dieu existe et même s’il a créé l’homme à son image (et que cela peut bien signifier ?) son « horizon » est tout autre que le nôtre. Que pouvons-nous y comprendre ? La souffrance des enfants, des adultes ou des animaux, n’est pas compréhensible au même niveau, celui de Dieu et le nôtre. La souffrance des enfants est toujours une souffrance pour celui qui la supporte et pour la famille proche. En principe elle devrait devenir supportable pour qui croit à Dieu. Et d’ailleurs les croyants souvent restent croyants pendant la souffrance et après. Ils prient et même si leurs prières n’aboutissent pas à moins de souffrance ou à supprimer cette souffrance, ils continuent à croire en Dieu.<br /> La souffrance des enfants ne prouve rien quant à l’existence ou l’inexistence de Dieu. Elle n’est même pas scandaleuse. Le scandale suppose, pour résumer, que la vie ait un sens et penser le sens c’est un peu introduire ou garder encore du divin. Elle est très difficile à vivre, voire complètement insupportable, invivable, pour tous ceux qui sont directement concernés à commencer par la victime. Elle est insupportable pour une mère qui ne porte pas un enfant pour le voir en effet privé de ses potentialités à développer. Elle est insupportable pour le père. Et elle devrait inciter les hommes à toujours tenter de la supprimer dans un idéal de progrès scientifique et humaniste. Elle est par ailleurs, la souffrance des enfants et en général, comme le « mal », le grand sujet qui donne à penser et à expérimenter des modes de vie à échelle individuelle et à échelle collective (pourquoi, comment combattre, comment supporter, sublimer… ?) <br /> Si la souffrance prouve l’inexistence de Dieu, se demander pourquoi, après cette preuve (une preuve ce n’est pas rien) tant d’humains ont cru et continuent de croire… Ou alors il faut dissocier raisonnement logique et vie. Mais c’est une tout autre histoire, peut-être bien fondamentale celle-là. <br /> Votre texte est très intéressant en effet comme le signale le commentaire précédent.
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F
Mon but n'est pas d'être exhaustif mais on est d'accord sur le fond, la souffrance des enfants ne prouve pas l'inexistence de Dieu, mais c'est un Dieu soumis à certaines lois qui intègrent la souffrance, car un Dieu bon qui aurait pu faire le monde autrement s'il était tout puissant serait quelque peu incohérent. Trois possibilités donc: -Il n'existe pas; -Il est tout puissant mais par delà le bien et le mal, comme une sorte de puissance créatrice gigantesque et chaotique: -Il est bon mais soumis à une forme de nécessité incluant la souffrance, la négativité, une sorte de Dieu de l'effacement cher à Simone Weil ou à certaines conceptions mystiques juives.
J
Original et très intéressant. Ce serait bien d'en faire un article à proposer à des revues.
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