J'écoutais à la radio Marcel Conche, et il ressortait l'éternel argument contre l'existence de Dieu, à savoir la mort des enfants, qui paraît comme le scandale absolu à la suite notamment de Dostoievski.
C'est vraiment de la réflexion de bas étage. Pas besoin d'avoir fait de la philo pour sortir un argument aussi con. En effet, considérer que la mort d'un enfant est le scandale absolu revient à lui donner une valeur absolue et donc déjà à se placer dans une perspective Chrétienne, à la légitimer, car dans un système différent, naturaliste par exempl, l'enfant n'a pas nécessairement plus de valeur que l'adulte ou qu'un animal quelconque, et sa mort ne paraît plus le mal absolu. Donc en faire le mal absolu, c'est reconnaître l'existence de Dieu qu'on fait semblant de nier.
Ensuite, le mal véritable, le non sens, c'est la mort de l'enfant sans Dieu, pas avec Dieu. Car même sans lui attribuer de valeur absolue, la mort d'un enfant qui du coup n'a pas pu vivre, s'actualiser comme il l'aurait pu, conduit naturellement à un sentiment de révolte et d'absurdité, et à la souffrance. Or, avec Dieu et la possibilité d'un sens et d'une mystérieuse survie, le scandale est partiellement résorbé dans une dimension qui nous dépasse mais sans Dieu, c'est un scandale impossible à justifier car l'explication cosmique ne suffit pas à apaiser la douleur et à donner du sens.