Encore un article sur La Mettrie après La Mettrie un matérialisme radical.
Ce que n'ont pas compris beaucoup d'interprètes, c'est que l'extension du caractère machinique du corps à l'âme humaine n'empêche pas les émotions d'exister et d'avoir leurs fonctions, et même les étend aux animaux, dans une filiation pré Darwinienne (esquissée par Maupertuis également), ce que ne permettait pas la conception du corps automate dépourvu d'âme pour les animaux chez Descartes. Il n'y a pas un corps machine mécanique froide d'un côté, et une âme raisonnable et sensible uniquement humaine de l'autre, ou une absence d'âme animale, mais chaque corps vibre et ressent, et cela inclus tout vivant, et la machine qui vit est une machine certes déterminée,, mais néanmoins originale, chaude et émotive. "L'âme est la forme du corps" comme l'écrivait Aristote.
La révolution opérée par La Mettrie, ce n'est pas une dévalorisation de l'homme par son explication mécaniciste, c'est au contraire une extension de la considération portée à tout corps, et donc aussi aux animaux, une valorisation de tout le vivant.