Finalement, Brian recouvra la vue. Il lui fallut un temps de réadaptation. Retrouvailles avec le monde assez violentes. Il put voir l’éducatrice qui l’avait charmé. Elle était jolie, les cheveux châtains clairs, les yeux marrons, de fines dents blanches, une petite carrure, peu de poitrine, des pieds à ravir, un orteil en moins au pied droit. Adorable. Et un sourire ! Le plus charmant sourire qu’il put voir, après le plus agréable rire qu’il put entendre. Il était curieux de savoir l’impression que relire lui ferait. Il demanda à Maharo de lui amener « La Nausée ». Il put lire, mais quelle déception. Après la chaleur humaine qui l’avait entouré, ces gens qui cherchaient à s’en sortir et vivre, le livre lui paraissait artificiel, faux. Il stoppa la lecture. Il se dit qu’il ferait du bénévolat plus tard. Un souvenir lui revint. Adolescent, il avait été marqué par un film, « Le Carrefour des innocents » de Hugh Hudson, l’histoire d’un délinquant qui changeait de comportement apès son intégration dans un Centre fermé, où il comprenait qu’il pouvait être utile à des hommes plus touchés que lui. Il ouvrait son esprit et son cœur, franchissait un cap important. C’était proche de l’expérience que vivait Brian.