Rencontre avec Emmanuel Carrère, autour de « Yoga ». On a parlé ni de yoga, ni de méditation. La première demi-heure, les éditions Pol étaient à l’honneur. Et bla bla bla et bla ba bli, quelle merveilleuse édition, comme « je rêvais d’être édité à Pol » et bla bla et bla. Plus de 30 min de flagorneries. « D’autres vies que les miennes », à lire et à relire, et bla bla bla et bla bla ba. « L’adversaire », la révélation de ma vie. Et Balzac, Dosto, quand même ?
A un moment, il était question de Renaud Camus « grand écrivain », mais plus digne d’être ami, ni édité parce que devenu dérangeant. Mais que serait la littérature si l’on censurait tout ce qui est dérangeant ? Céline antisémite, Mishima extrême droite, Henri Miller pornographe, Matzneff pédophile, Strindberg misogyne, Pasolini, réactionnaire, Kerouac réactionnaire…
Strindberg n’est pas intéressant, malgré sa misogynie. Il est intéressant, aussi, parce que misogyne. C’est justement cela qui est bon. Sans cela, on supprime tout ce qui dérange, et on aboutit à l’exposé d’hier, 1 h d’insignifiance où rien d’essentiel n’est abordé. Les éditeurs ont cru faire de l’humour quand ils ont dit « Pol, c’est la planque ». C’est la planque en effet.