Troubles identitaires profonds. Je ne sais plus qui je suis, à nouveau, depuis 2 jours. Effondrement psychique. 2 soirs de cuite pour tenter d'atténuer la souffrance. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter ça. Je ne connais pas la paix. Effondrement de type borderline. Je ne sais plus qui je suis, donc comment me situer par rapport aux autres. Donc je les évite.
Déchéance physique. j'ai beau m'entraîner, je ne ferai jamais 42cm de tour de biceps. Toute ma vie est un cauchemar. Je suis assailli par des images où j'ai le mauvais rôle.Un idiot dont tout le monde se moque. Je ne peux donc pas aller vers les autres. Mince, poitrine étroite, bras maigres, avec la personnalité qui correspond. Effacé, réservé, timide. Un pauvre type. J'aurais aimé être Depardieu. Mais j'aurais beau faire, je ne changerai pas ma personnalité profonde.
Toute ma vie est ratée, celle d'un raté. J'ai tout raté.
Je peux faire des choses hors de l'ordinaire, sauter en parachute, écrire, combattre, mais tout ce que les gens normaux font, la vie pratique m'échappe totalement.
Angoisse absolue de ne pas trouver les mots, et donc de ne pas pourvoir me défendre. Dois chercher un appart sur Poitiers, mais me sens incapable de le faire. Affronter les gens, remplir les papiers, procéder à l'état des lieux. Me sens incapable de rien faire.
La peur me domine. J'aimerais tellement savoir qui je suis, ne plus avoir de problèmes avec moi-même, être en paix.
Un écrivain hier, Leroi je crois, disait qu'il avait la tentation du suicide, mais qu'il ne le ferait pas pour écrire et raconter la vie, ce que ça fait d'être vivant.
Il citait une lettre de Tolstoï à sa femme, qui venait de tenter de se tuer.
Tolstoï écrivait quelque chose comme: "qui te dit que les 3 ou 4 dernières semaines de ta vie, que tu ne vivrais pas si tu te tuais, ne seront pas les plus belles, celles qui expliqueront tout, justifieront tout, compenseront toutes les souffrances."
Cela fait plus de 20 ans que je ne me tue pas pour ces 3 ou 4 semaines de joie et de paix. Je suis lasse.