A l’armée, chez les parachutistes, j’ai sauté en parachute. Ca n’était pas un acte de courage. Bien sûr, j’ai eu peur. Mais enfin, je n’avais pas envie de le faire. Je voulais partir, quitter la caserne. Et je n’ai pas eu le courage. Ce qui passe donc pour courageux n’est que la conséquence de ma lâcheté.
Je pense aussi aux soldats dans les guerres, qui veulent se mutiner, mais n’en ont pas le courage. Pour ceux qui parlent quand même de courage, pour les poilus par exemple, il faut se rappeler que les poilus n’avaient pas le choix. Comme dans la plupart des conflits, les pacifistes, les déserteurs sont assassinés quand ils fuient le combat. Les poilus étaient fusillés, mais l’immense majorité, docile, n’aspirait qu’à la désertion. Ils sont morts pour des politiciens, des industriels, des actionnaires, et une fiction patriotique éphémère.
