Voici une confirmation, une nouvelle illustration du sens du symptôme.
Entendu à la radio deux témoignages de harcèlement scolaire.
Le premier, une jeune fille de 13 ans qui s’est pendue. Elle vivait un enfer à l’école, et les réseaux sociaux amplifiaient la violence. Cette jeune fille, si elle en avait réchappé, aurait été placée en hôpital psychiatrique. On aurait dit qu’elle souffrait de problèmes psychologiques. Or, sa souffrance est tout à fait normale dans un tel contexte. Ce n’est pas elle le problème, ou qui a un problème. Ce sont ses harceleurs qui souffrent de problèmes psychologiques. D’ailleurs, les enfants violents reproduisent souvent une violence qu’ils vivent en famille, ou dans leur environnement.
Une remarque sur un fait qui m’a choqué. La mère l’avait laissée seule à la maison, et avait emmené ses deux autres enfants avec elle ailleurs. Elle a eu un pressentiment. Elle est revenue. Elle a vu sa fille pendue, et a appelé les pompiers. Et elle leur a dit : « Sauvez ma fille, même si elle est handicapée ». Ca en dit long. Une mère aimant son enfant ne dirait pas ça. Si cette fille s’était sentie en sécurité dans sa famille, écoutée, aimée, elle se serait certainement confiée, et aurait eu des ressources pour résister. Elle devait être complètement seule, se sentir complètement seule, sans « témoin secourable ».
Le deuxième témoignage concernait un jeune homme, assez gros, portant des lunettes, timide et homosexuel, donc différent. Persécuté en filière générale, il le fut ensuite en école hôtelière. Il s’est automutilé, il séchait les cours, puis il a fait une tentative de suicide. Il a été placé en hôpital psychiatrique contre son gré. Mais est-ce lui qui avait un problème ? Sa souffrance résultait des persécutions vécues. Ce sont ses harceleurs qui auraient dû être internés en hôpital psychiatrique.
