Je pense que le sens de la vie, c'est le bonheur.
Ca peut paraître naïf, mais je vais argumenter.
Il me semble que quand nous cherchons le sens de l'existence, de notre existence, nous ne sommes pas dedans.
Et je crois que, heureux, nous le sommes,
En effet, le bonheur se suffit à lui-même, il n'a pas besoin de justifications. L'homme ne se pose pas la question du sens de son existence, quand il est heureux, content d'être là, puisque le simple fait de l'être y répond, puisqu'il éprouve alors directement la réponse.
C'est même dans le bonheur que je vois la véritable signification du "vivre le temps présent" des sages.
Ce n'est pas en se concentrant sur le moment présent que l'on devient heureux, c'est l'inverse. Le bonheur génère la jouissance de l'instant, ce vécu particulier.
Celui-ci est inhérent au fait d'être heureux.
Pourquoi ?
L'impression de gâchis ne nous mine pas si l'on est heureux. Du coup, cet état n'engendre pas la recherche forcée de compensations au malheur passé, l'obligation de constituer un sens pour réparer ce qui nous apparaît comme du temps perdu.
On ne se pose la question du sens de sa vie que lorsque l'on est affligé. Le fait d'en éprouver le sens instantanément dans la joie permet de vivre l'instant présent, et parce que cette plénitude se suffit à elle-même, et parce qu'elle dispense du travail de reconstruction, de la quête de rédemption réparatrice qui se pose pour celui dont le vécu n'est pas, n'a pas été ressenti comme satisfaisant.
Reste le problème : comment parvenir au bonheur ?
Peut-être en s'actualisant en permanence, peut-être pas.
Peut-être en trouvant sa place dans le monde, ou bien en se pacifiant soi-même.
Et peut-être que ces accomplissements particuliers ne s'excluent pas, qu'ils se complètent "naturellement".
Mais c'est une autre histoire.