Toute la première partie de ma vie, jusqu'à très tard ( à peu près 24 ans ), je me suis orienté vers un endurcissement outrancier. Je cherchais à vaincre ma peur de la mort.
Pour cela, il fallait que je démontre qu'elle n'était rien de négatif, et que je l'expérimente si je puis dire, afin d'en être assuré avant de mourir.
Je me livrais donc à quantité d'exercices ascétiques, des lectures multiples, des traités mystiques exposant pourquoi nous ne devrions pas craindre la mort. Je devenais une machine, refoulais mes sentiments, dans le genre Kantien, le primat de la volonté, le "tu dois donc tu peux", et, comme tous ses efforts étaient contre nature, j'en payai le prix, manifesté par de multiples symptômes psycho-somatiques.
Quelque chose n'allait pas en moi, j'étais comme scindé en deux et ennemi de moi-même !
Puis j'eus une révélation.
La vie avait une valeur, elle était un bien, et par conséquent, la peur de la mort était naturelle et justifiée.
Je pris conscience que tous mes efforts depuis des années, les combats, l'isolement, l'engagement chez les Paras, la quête religieuse et mystique etc étaient contre nature, c'est-à-dire allaient contre la vie.
Je m'effondrai sur le moment car tout ce que j'avais entrepris, pensé jusque là était faux et mortifère, dépréciant la vie.
Mon principal problème depuis lors n'est plus comment vaincre la peur de la mort artificiellement, comme par des pratiques méditatives, la religion, mais comment la vaincre naturellement, dans le sens de la vie elle-même.
Mes conclusions provisoires aboutirent à la recherche de la vie heureuse, où l'instant présent n'est plus concentration forcée sur ce qui est, ce qui serait une base contre nature, mais recherche d'adéquation entre ce que l'on donne et ce que l'on peut donner, réduction du décalage entre ce que l'on réalise et ce que l'on peut réaliser, sorte d'actualisation permanente de ses possibilités, d'où aussi, une limitation des causes de regrets, et une attention à l'instant , attention qui devient une conséquence logique et naturelle de la réalisation, et donc n'est plus artificielle et forcée comme si on en faisait un commencement.
D'où, aussi, le problème social, religieux etc, car il faut que la société puisse permettre ce genre de vie.
Toute la deuxième partie de ma vie, ma seconde naissance, date de cette découverte de la valeur de la vie, et de l'inversion des rapports établis entre vie et mort, et c'est proche de l'itinéraire de Nietzsche et de sa rupture avec Schopenhauer.
D'abord, le vouloir-vivre absurde qui nous porte, se manifeste et s'individue dans le corps de chacun, et dont l'homme peut atténuer les effets ( essentiellement de la souffrance ), chez Schopenhauer et Nietzsche comme disciple.
Puis la découverte que la joie est aussi positive et qu'il faut aller dans le sens de la vie, et affirmer le vouloir-vivre ( Nietszche après sa rupture avec Schopenhauer ).
Toutes les réflexions postées sur ce blog sont issues de la révélation à partir de laquelle j'ai orienté différemment mes efforts. Peut-être ai-je là trouvé ma voie.
Au fond, si je regrette souvent mon itinéraire, ma chute, si j'éprouve regrets et remords, j'en tire mon originalité.
Si j'avais sans doute des facultés innées, c'est l'épreuve qui m'a permis de les activer.
Enfant, et pré-adolescent, j'étais vif, sensible, rêveur, mais j'étais aussi d'un conformisme désespérant, ( j'allais jusqu'à me moquer des redoublants, dans un souci de conformité à la norme écrasant ).
Mais toutes les difficultés que j'ai vécues ont lentement, et à peu près complètement, modifié ma conception du monde.
Mes vues philosophiques, politiques, mon engagement pour la psychanalyse, mes critiques à l'égard des religions, mes goûts littéraires subversifs, tout vient de la chute.
Enfant de classe moyenne, d'une famille mieux pourvu en capital culturel qu'en finance, élevé dans la tradition catholique, j'aurais pu suivre une tendance majoritaire, si les choses avaient bien "marché", et j'aurais alors abhorré Genêt, Pasolini, Kerouac et tant d'autres.
Donc, malgré beaucoup de souffrances, le fait de m'être écarté de la norme était peut-être la seule possibilité qui m'ait été offerte, ou que jai conquise, de me trouver moi-même, et de vivre selon les principes qui me conviennent.
Le pari de Pascal est incorrect car si l'on sauve sa vie sans Dieu et sans éternité, cela vaut autant que si on gagne l'éternité avec Dieu, car dans le cas où nous n'aurions qu'une vie, celle-ci prend une valeur absolue, égale à l'infini.
Sur le divertissement. Pascal condamne le divertissement, et loue "l'unique nécessaire", Dieu.
Mais Dieu est peut-être le suprême divertissement, puisque par lui, les valeurs sont inversées, la vie devient la mort, et la mort la vie.
Succomber à ce suprême divertissement serait alors le pire des leurres puisque l'on se soustrairait aux divertissements et plaisirs réels pour un divertissement chimérique et sans fondement.
Les hommes ont donc raison de se divertir par de petites choses et de prendre du bon temps.
Si les Bouddhistes épargnent les animaux, c'est pour leur permettre de se réincarner en une forme plus complexe, les laisser aller au bout de leurs possibilités, mais pour qu'ils puissent sortir du cycle des renaissances, donc qu'ils meurent véritablement.
C'est doublement absurde, et parce que la joie est aussi positive que la souffrance en cette vie, et parce que nous mourrons tous de notre première mort hélas, le système des renaissances n'étant qu'une fiction consolatrice, un habile stratagème inconscient puisqu'en inversant les données du problème, la vie étant l'enfer dont il faut sortir , ( ce qui nous serait difficile ), et la mort définitive ou nirvana étant la solution, les Bouddhistes se rassurent en fait puisqu'ils se croient à peu près certains de se réincarner ( ce qu'il désirent au fond, aucun homme n'adhérant totalement, du fait de la vie elle-même, aux quatre nobles vérités )
Mais je ne suis pas Bouddhiste, et comme je crois que la vie a une valeur, je pense qu'il faut respecter celle des animaux.
Les tuer pour manger me paraît légitime, dans la mesure ou si l'humain est supérieur il le peut, et s'il ne l'est pas, pourquoi devrait-il se priver de l'activité régulière d'autres animaux ?
Ceci dit, puisque pour moi la distinction nature/culture est arbitraire ( nous sommes du monde et si nous comprenons ses lois, c'est que nous sommes nous-mêmes ses lois, et le pensons avec notre cerveau qui est un arrangement de la matière -voir Lévi-Strauss ), toute culture est comprise dans la nature, et l'écart entre nous et les animaux n'est que de degré de complexité.
Rien à voir avec le point de vue de Descartes, car si au corps automate de l'homme est associé la substance pensante, l'âme des Chrétiens, au corps automate de l'animal n'est rien associé du tout, ce qui fait qu'il s'y réduit et qu'on peut le traiter comme une machine ( pour Changeux l'homme lui-même est réductible à son corps ).
Or, j'ai un point de vue plus Animiste ou Panthéiste. Comme l'écrivait Nerval : "Tout est sensible, et tout sur ton être est puissant" ( Vers dorés )
Donc, si je crois que l'on peut tuer pour se nourrir, ce n'est pas dans n'importe quelle condition, pas dans les conditions actuelles par exemple.
L'élevage industriel, le transport, le fait l'on supprime des millions d'animaux pour se préserver, sans qu'on ait l'air d'y accorder de l'importance, tout cela est criminel et un mensonge que l'on se fait à soi-même.
En effet, on sait bien quel degré d'affection on peut éprouver pour un animal, et on sait qu'on est forcé de tricher avec soi-même pour en manger.
On ne peut manger du chat et du chien parce qu'on a appris à aimer le chat et le chien, qu'ils nous sont familliers, et la seule pensée de s'en nourrir nous répugne.
Les Chinois mangent du chien parce que les chiens leur sont moins proches.
Nous pourrions donc développer des attachements avec quantité d'animaux que nous mangeons, et cela nous ne voulons pas y penser. Nous ne pouvons pas, parce que nous ne pourrions pas les manger alors.
Quand un fermier tue un cochon pour le manger, il le tue pour une bonne raison et cela a sa place, sa joie et sa tristesse.
Mais élever des millions d'animaux en batterie, les leurrer et les tuer, comme s'ils n'étaient rien, c'est mépriser ce qui vit autour de nous et s'en couper. C'est contre-nature en quelque sorte.
Et je pense qu'à chaque vie animale sacrifiée, une petite cérémonie devrait être jointe, un petit rituel consacrant l'importance de cet acte, pour ne pas oublier que ce n'est pas anodin, que l'on se nourrit d'une vie enlevée.
Redonner aux événements leurs places pour ne pas en perdre le sens !
J'aimerais montrer que la couardise, une certaine forme de couardise, est seule naturelle et seule à même de sauver le monde et les hommes.
Ce n'est pas justification facile ou mauvaise foi, puisque j'ai moi-même combattu, j'ai surmonté ma peur de nombreuses fois.
J'ai ete jusqu'a sauter en parachute alors que je n'en avais pas envie, bref j'ai passé beaucoup de temps à me pourrir la vie, gratuitement, mais non sans motifs.
Il est possible que la psychanalyse explique ce comportement, comme par exemple l'intériorisation d'un ideal du moi qui empêche d'être soi.
Il est possible que cette intériorisation soit très fréquente, la plupart du temps se calquant sur le modèle de principes virils et héroîques hélas.
Toujours est-il que le comportement de l'homme courageux, qui surmonte sa peur, est une connerie, et comme c'est hélas le modèle dominant, le monde est un charnier.
Tout vient de ce que l'homme ne suit pas les préceptes naturels; La peur l'avertit d'un danger. Son instinct est de l'écouter, mais son éducation l'a tellement vicié qu'il se sent obligé de surmonter sa peur, de lutter contre ses instincts et la nature.
Or, quand on n'écoute pas la nature, on se coupe de soi-même, et on le paie.
Ainsi les animaux suivent les préceptes de la nature, et comme ils sont sains, ils ne tuent que ce dont ils ont besoin, se battent parfois pour des femelles ou un territoire, mais ne connaissent pas la guerre.
L'homme est plus intelligent, et pourtant son comportement est absurde.
Lorsque l'on tire sur un animal, celui-ci a peur, et écoutant la nature et son instinct, qui le poussent à se préserver, il s'enfuit.
Quand on tire sur un homme, l'homme dans un premier mouvement recule, puis, par idéalisation de lui-même fait face.
Ce faisant, il va contre-nature, et il prend la balle. Le voici tétraplégique et bien malin !
Or c'est ce qui se passe à l'échelle de millions d'hommes lors des guerres.
Ces hommes ont peur, et c'est bien légitime, mais ils bravent leur peur (ils se dupent eux-mêmes, ou sont conscients mais manquent du vrai courage qui consiste à affirmer et souvent à suivre sa peur ), et ils meurent, deviennent infirmes par dizaines, par centaines, par milliers.
Leurs armes se multipient, sont plus performantes, mais ils conservent leur âme belliqueuses et héroîques, et ils meurent par millions. Comme c'est absurde !
Puis on arrive au nucléaire...
Je voudrais proposer une piste pour eviter que la violence se propage parmi les jeunes.
La violence a des causes multiples, economiques, sociales, familliales et ici je voudrais rapidement exposer une ligne directrice.
Les faits violents sont souvent la consequence d'un sentiment d'insecurite. On est violent pour plusieurs raisons,et l'une d'elles est la recherche constante d'endurcissement pour se proteger et repondre a la violence.
Cela entraine une surenchere dans la realisation de petits delits pour faire face et prouver a l'autre ce dont on est capable.
Ce sentiment d'insecurite peut provenir de la famille, ou bien des rapports sociaux plus vastes dans lesquels sont pris les individus.
Pour ce qui est de la violence a l'ecole, et du sentiment d'insecurite qu'elle entraine chez l'enfant qui a peur, et du coup soit se fait ecraser par les autres, soit est contraint de se conduire comme eux et de surencherir, le remede me parait etre l'autorite.
Ce qui compte, c'est que l'eleve se sente bien a l'ecole, et pour cela, le renforcement de l'autorite du prof est indispensable, ne serait-ce que pour focaliser l'attention et la haine des eleves.
Que le prof serve de bouc-emissaire sera toujours preferable a ce que ce soit l'eleve a mon avis.
Le probleme, c'est de faire exister et perdurer cette autorite.
Or, ca ne me parait pas possible en l'etat actuel du systeme educatif du fait de l'energie constitutive de l'enfant et de l'adolescent.
Il ne leur est pas naturel de se concentrer 8h par jour sur les cours.
Du coup, ils se defoulent, ils chahutent, et les qualites du prof ne peuvent rien contre une necessite biologique.
Plutot que de chercher a contenir l'energie des eleves en les amputant d'une partie d'eux-memes, par des medicaments, ce qui est contre-nature, plutot que de chercher a les adapter a des normes qui ne sont pas faites pour eux, pourquoi ne pas suivre le nature, et ne pas changer le programme qu'on leur impose ?
Ainsi, les faire travailler le matin sur les matieres scolaires, et privilegier les activites ludiques l'apres-midi ( le sport, la musique, les arts plastiques et autres ), ce qui, en plus de leur permettre de se depenser, peut les reveler a eux-memes, est tellement plus en accord avec ce que leur nature reclame !
Mais peut-etre la societe ne veut pas qu'ils se revelent a eux-memes, qu'ils s'epanouissent et dirigent librement leur vie ( eternel conflit entre l'individu et la civilisation : les progres de l'un imposent-ils necessairement le sacrifice de l'autre ?)
La volonte n'existe pas.
En realite, il n'y a que de l'energie. On moralise du physiologique quand on parle de volonte.
Ce concept de volonte, lie a celui de liberte, est une laicisation du principe religieux de l'ame absolument inconditionnee, libre et responsable de ses orientations. On culpabilise ansi les hommes : "tu n'as pas de volonte", "il a de la volonte".
Or le fait de vouloir est lui-meme entierement determine.
"L'homme se croit libre parce qu'il ignore les motifs qui le determinent" dit Spinoza.
Il est malheureux que cette fausse croyance de liberte/responsabilite regente notre droit, faconne nos rapports humains et nos jugements les uns a l'egard des autres. La comprehension de la trajectoire des individus et l'empathie sont impossibles avec cette grille de lecture.
Il y aurait des hommes responsables et des hommes irresponsables, et des hommes entre les deux.
Mais tout ceci est absurde .
Il n'y a que des strategemes mis en oeuvre pour survivre et s'exprimer, trouver et prendre sa place, et des degres de connaissance qui permettent une adaptation du principe de plaisir au principe de realite.
On le voit bien avec les petits delinquants qui, par manque de lucidite, de comprehension globale, et pour d'autres raisons ( situations materielles, psychologiques ) se font coincer.
Par contre, un type comme Berlusconi, incontestablement criminel, a une comprehension du monde qui lui permet d'adapter la realite a son desir.
Il est parvenu a changer le reel en accedant au pouvoir, et en modifiant les lois a son avantage.
Qu'en conclure ?
Lui comme les autres essaie de s'en sortir, de prendre sa place, avec ses facultes et ses limites.
Nul ne fait le mal volontairement disait Socrate, mais que par ignorance
Dans le meme genre d'idee fausse sur la responsabilite, on pretend dans la Fonction Publique lutter contre les discriminations, les places devant s'acquerir au merite et pas au physique.
En dehors du fait qu'il est ridicule d'aller contre-nature, c'est-a-dire qu'il est dans l'ordre des choses de preferer travailler avec un etre qui nous attire plus qu'il nous repulse, ca fait partie de ce qui motive a travailler, la notion de merite n'est pas plus legitime que le critere physique. Car si quelqu'un est attrayant, et un autre competent, nulle difference de merite, puisque l'homme n'est individuellement ni a l'origine de son intelligence, ni de ses capacites a la faire fructifier, donc de ses performances.
Le poste, la gratification sanctionnant la competence, oui, (car meme si on n'est pas responsable de son efficacite, celle-ci vaut pour ce qu'elle est ), la notion absurde de merite, non.
Andy Hug etait un combattant exceptionnel, performant au plus haut niveau en Karate Kyokushinkai et en kick-boxing ( K1 ).
Mais etait-il heureux, ne trichait-il pas avec lui-meme ?
Ce guerrier quasi invulnerable a ete emporte par une leucemie en quelque mois.
Je m'interroge.
Est-ce naturel d'etre un guerrier ?
Les brutes que l'on voit au K1, qui donnent l'impression de ne pas craindre les coups, voire d'aimer cela, sont-elles sinceres, ou jouent-elles un role dont elles n'ont pas conscience ?
Qu'est-ce qui les a pousses a ce genre de vie ?
Apres 15ans d'entrainement et de combats violents, peut-etre sous la carapace d'Andy quelque chose percait, une sensibilite etouffee, masquee par des annees d'endurcissement, des questions qui ne sont pas parvenus a prendre forme pour sa concience.
Pourquoi une telle vie, ces coups indefiniment recus et donnes, cette destruction d'autrui et de soi-meme ?
Et puis c'est la crise, une remise en cause de tous les fondements, de ce qu'a ete le centre de sa vie, et certains preferent mourir que voir cela, qu'etre confrontes a cela.
Bourdieu a bien raison d'insister sur le fait que le vrai scandale, c'est que prendre ses reves pour la realite ne soit pas la norme ( dans le sens ou les reves doivent s'incarner reellement, modeler le reel a leurs avantages ), mais soit considere comme pathologique. Helas, le reel ne permet qu'a bien peu d'hommes d'y realiser leurs reves, et ils se refugient dans le fantasme, des derivatifs ( TV, lecture ), ils vivent par procuration,ou bien ils renoncent a choisir leur vie.
Et c'est un reel abhorre qui s'impose.
Donc, lorsque des sociologues actuels disent que les hommes ont une conduite plus lucide sur leurs affaires que le pensait Bourdieu, a peu pres adequate a ce qu'ils peuvent obtenir en fonction de leur situation, c'est vrai, mais c'est aussi tout le probleme, la non remise en cause de la pauvre portion de reel qui leur echoit, les faibles champs de possibilites qu'on leur permet. Et c'est contre ca que Bourdieu s'est revolte justement. Montrer l'inegalite des reves, des desirs, des possibilites de chacun en fonction de l'inegalite du donne originaire.
La force de Bourdieu, c'est d'avoir mis a jour les processus de domination et de legitimation de la domination.
Sa faiblesse, c'est de ne rien voir d'autre, de biologiser a outrance les rapports humains en quelque sorte.
On peut aimer Proust pour des tas de motifs qui echappent au desir de differenciation et de domination dans le champ culturel.