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5 juillet 2017 3 05 /07 /juillet /2017 15:03

A propos d'eugénisme, on s'est mal servi des travaux de Darwin, avec Francis Galton, qui prônait la survie des plus aptes, le "Darwinisme social" ou l'ultra libéralisme. Darwin ne partageait pas les vues de Malthus, pour qui l'Etat ne devait pas aider les plus pauvres, et leur permettre de se reproduire, pour ne pas dégrader l'espèce. Pour Darwin l'entraide, la coopération, la fraternité prenaient le pas en l'homme sur la sélection naturelle. Mais il n'y a là rien à priori de vertueux, il ne s'agit pas de principes immuables, car être charitable était pour Darwin utile à l'espèce humaine, mais qu'aurait il souhaité, quelle aurait été sa morale s'il était avéré que la guerre, la destruction des plus faibles renforçait ou pouvait renforcer l'aptitude à survivre de l'humanité? Eh bien, tout se joue dans le conditionnel. Comme on ne sait pas les effets à long terme d'une sélection forcée, la position de Darwin est surprenante et quelque peu paradoxale, puisqu'elle va à l'encontre du principe "tuons en dix pour en sauver des millions". Il écrivait que dans la politique Malthusienne, on se servait de moyens désastreux pour une fin improbable, incertaine. En fait, c'est l'inverse de "la fin justifie les moyens". C'est ce qui sauve Darwin des utopies cauchemardesques, et lui donne un recul critique, une sagesse absente chez Marx, qui, il est vrai, souffrait de conditions économiques différentes, lui donnant à souffrir l'aliénation dans sa chair. De même, Darwin, athée, ne croyait pourtant pas, à l'inverse de Marx, qu'il fallait forcer les hommes à abandonner toute croyance religieuse. Il pensait que ce n'était pas sain de faire ainsi, que les hommes devaient y venir progressivement par eux-mêmes, quand ils seraient prêts. Après le violent retour du religieux, il semble que les tentatives idéologiques contre l'obscurantisme aient été trop radicales pour être assimilées par les masses. Darwin semble là encore l'emporter.

Une autre tendance contemporaine qui agaçait Brian, c'était la théorie du genre. Il n'y aurait pas de différence fondamentale entre les sexes, le culturel l'emporterait sur le biologique chez l'homme, pas de sens maternel chez la femme... Cela défiait le bon sens. On allait même jusqu'au macabre. Un type qui se prendrait pour un manchot au fond de lui-même voudrait qu'un médecin lui coupe un bras, il passerait pour fou, et un médecin acceptant de lui couper le bras serait poursuivi. Mais un homme qui se sent femme et veut se faire couper le sexe, on l'accepte et ça devient légal. Et les psychiatres inventent des pathologies, comme l'hyper activité, qu'ils prétendent guérir à force de médicaments, mais un homme qui se prend pour une femme, ça devient normal. Et si un homme se prend pour un éléphant, suffira t il de lui greffer une trompe et de grandes oreilles pour qu'il le devienne? Ineptie toujours recommencée des psychiatres, affligeante, et d'une société devenue folle!

Tout ce délire est inspiré, dans la succession du Cartésianisme, par l'existentialisme, pour qui "l'existence précède l'essence" seulement en l'homme, et de ce fait introduit une rupture radicale entre l'animal et l'homme. Mais l'existentialisme est un néant intellectuel, sans fondement solide, un jeu de concept sans racines, et l'homme, en réalité, n'est pas "libre parce qu'il est homme et homme parce qu'il est libre", mais essentiellement un animal, une bestiole, un corps doué de potentialités, et si on peut se perfectionner, fructifier ses dons, voire reconfigurer certaines parties de son anatomie, il n'est jamais bon de vouloir s'affranchir de la nature, de se croire "un empire dans un empire", et de passer outre. Délire de toute puissance, anthropocentrique, de qui croit être le "maître et possesseur de la nature", et n'en est qu'un infime partie, sans plus de valeur qu'un fourmi pour l'Univers.

Quand Pascal écrit "mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'Univers a sur lui, l'Univers n'en sait rien", c'est encore de l'anthropocentrisme injustifié, d'abord parce que, pour que la conscience émerge en l'homme il faut que l'Univers ait les propriétés nécessaires pour cette émergence, donc quelque part qu'il est aussi conscient, ensuite parce que l'homme une fois écrasé, il n'en sait plus grand chose. D'avoir conscience que l'Univers l'écrase, ça lui fait une belle jambe!

Au verbiage métaphysique de Levinas glosant sur le visage humain exprimant l'infini, véritable fumisterie, Brian opposait "l'expression des émotions chez l'homme et les animaux" de Darwin, qui expose l'étroite parenté entre les espèces, le visage de l'homme ne dévoilant pas davantage de vulnérabilité divine que les grimaces du singe n'en manifestent.

 

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