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17 février 2020 1 17 /02 /février /2020 22:18

Le principal mystère, pour beaucoup, c’est l’existence du mal. Pour Brian, c’était la souffrance humaine. La Terre n’est rien pour l’Univers immense, l’homme n’est rien sur la Terre, un point, et sa vie un instant entre deux néants, et malgré tout, l’intensité de sa souffrance psychique est écrasante, abyssale, surprenante. Et c’est sa conscience qui le fait tant souffrir qui l’empêche de mettre fin à sa conscience, car l’homme sent confusément qu’il n’a que cette vie pour faire des rencontres, trouver l’amour, vivre et comprendre. Alors, il tient, dans l’espoir d’un apaisement, d’une vie meilleure, qu’un jour les choses changeront. La plupart du temps, elles ne s’améliorent pas. La vie humaine est la pire condition, le pire sort, la vraie malédiction, l’incarnation la plus terrible, la plus tragique. Impossible de s’en sortir, sinon par une brusque sortie, ou un changement global des conditions de vie, des rencontres, du psychisme, le franchissement d’un point de non retour qui ne peut survenir que presque miraculeusement.

Brian avait envie de vivre, mais il ne savait pas comment s’y prendre. Un jour, pourrait-il être celui qui dit, pense de lui-même, comme le narrateur à la fin du film « L’œuvre de Dieu, la part du Diable », lisant un livre aux orphelins :

« C’est ainsi que je commençai une nouvelle vie, avec un nouveau prénom et une nouvelle façon de voir le monde. Elle me paraissait sortir d’un rêve. La mémoire de mon ancienne vie est accompagnée d’un tel manque d’espoir que je ne saurai dire si elle a duré un mois, un an ou une éternité. Je sais seulement que cela fut, et que cela n’est plus. Et que jamais je n’y reviendrai. »

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15 février 2020 6 15 /02 /février /2020 18:26

Sur les couvertures des magazines, toujours les mêmes têtes, Matthieu Ricard, Frédéric Lenoir, Christophe André, promettant les mêmes platitudes. Le contexte socio-économique, philosophique, psychologique qui poussait les hommes vers des pratiques superficielles de méditation, l’aspect critique était inexistant. «Tout est bien dans l’instant présent ». Même pour le chien, ça ne veut rien dire. Un chien a des besoins physiques, psychiques, a besoin de se dépenser, de résoudre des problèmes, de sécurité, d’affection, sans quoi il n’est pas épanoui, il s’étiole, angoisse. Et puis, cette injonction permanente au bonheur, si lassante, ces moralistes guidant le bon peuple, avec des leçons de vie, des « coachs » de vie.

Ah Montaigne ! Prendre le masque ironique et moqueur de Démocrite plus que l’air grave et désespéré de Parménide, pour supporter la vie et les gens, leur bassesse et médiocrité, leur vile compromissions, sans en être trop affecté.

 

Tchouang Tseu, et la mort de sa femme, qui le peine mais dont il tente de se détacher parce que c’est un processus naturel. Mais il manque l’essentiel à ce raisonnement logique, la réalité de la présence manquante, et la vie sans elle. Là encore, ce n’est pas qu’une représentation plus qu’un événement qui affecte, c’est un événement qui génère naturellement une représentation. D’ailleurs, peut-on avoir des amis, des amantes sans s’attacher et sans devenir dépendants ? Les biologistes, avec l’ocyotine libéré lors de l’orgasme, ou développé lors de l’attention aux enfants par exemple, exposent un processus naturel et chimique indépassable pour qui veut vivre une vie d’homme. Marre de ces hommes qui

font « ces pointes élevées de la philosophie sur lesquelles aucun être humain ne se peut rasseoir et ces règles qui excèdent notre usage et notre force ? Je vois souvent qu’on nous propose des images de vie, lesquelles ni le proposant ni les auditeurs n’ont aucune espérance de suivre, ni, qui plus est , envie. »

 

La lecture de Darwin apporta des réponses à Brian. Entre  l’ultra libéralisme de Spencer et l’eugénisme de Galton, Darwin, comme souvent, a la position du sage. Même s’il s’avérait qu’une politique eugéniste puisse réduise la dégénérescence et améliorer l’espèce, il s’insurge contre cette sélection artificielle, la domestication de l’homme par l’homme, car ce serait pour des bénéfices futurs incertains mutiler dans le présent la part la plus noble de l’homme. Patrick Tort appelle « effet réversif de l’évolution », l’idée qu’en l’homme, par la civilisation, l’évolution sélectionne la non sélection. L’altruisme, la coopération, l’entraide, la sympathie, les capacités rationnelles et les instincts sociaux l’emportent sur la sélection naturelle, même s’ils sont issus de la sélection naturelle. C’est-à-dire qu’ils servent l’espèce. Mais on arrive à un autre problème. Morale relative  ou absolue ? Si on n’élimine pas les plus faibles, c’est dans l’idée qu’au fond, cela nuirait à la perpétuation de l’espèce, mais si cela, pour d’autres motifs évolutifs, étaient bénéfiques ? Les valeurs doivent-elles toujours l’emporter, y compris si elles sont néfastes à l’homme ? Par contrer une idéologie, ne retomberait-on pas sur une autre idéologie ? S’il s’avérait que l’éthique nuise à la vie, faudrait-il la privilégier malgré tout, ou ne la considère-t-on que dans la perspective qu’elle est bénéfique pour la vie humaine ? Mais la mettre au-dessus de la vie humaine si elles deviennent antagonistes, est-ce encore éthique ?

 

Brian creusa le thème obsessionnel pour lui du suicide. « Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux » comme l’écrit Camus. Qu’attends-on exactement en persistant dans la vie ? L’espoir, un jour, d’être heureux ? Mais c’est un espoir que l’on observe très peu comme le leurre inventé par la Nature pour pousser les hommes à vivre et à espérer. Car « la vie ne couvre pas ses frais ». Tout en le sachant, on vit quand même. Par peur de mourir ? Pour les plaisirs qu’offre la vie, même si éphèmères ? Peut-être dans l’espoir de trouver la sérénité, l’apaisement avant de mourir. Mais pourquoi est-ce si important, puisque l’on meurt de toute façon, et qu’on n’en a nul souvenir, que ça ne fait pas de différence ? Cela en fait-il une vivant ?

Ou alors, c’est l’amour que l’on cherche. Parce qu’il décentre, et que l’on perd, naturellement la peur pour soi, qu’on a surtout peur pour l’autre.

Ou bien, c’est l’espoir des trois dernières semaines Tolstoïennes, qui expliqueraient tout, justifieraient tout, sauveraient tout, que l’on ne vivrait peut-être pas si l’on se suicidait. Mais pourquoi est-ce si important ?

Ou encore, et peut-être est-ce ce qui nous maintient vraiment en vie, l’instinct qui nous pousse à vivre la vie terrestre jusqu’au bout ? Pousser jusqu’au bout cette expérience unique.

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18 décembre 2019 3 18 /12 /décembre /2019 23:41

 

Il se tint sur le balcon, hésitant, calme parce qu’indifférent. Et il se ravisa.

 Il vit un film Georgien sur l’émancipation d’un jeune danseur qui évoluait des danses traditionnelles vers son propre style. Il fut très touché par le film. La difficulté à vivre pour les homosexuels, les minorités dans les pays de l’Est, le poids des traditions, la sollicitude fraternelle inattendue, l’amitié d’une danseuse, beaucoup de moments, et le dernier solo, si intense… De la danse qui lui plaisait, c’était pas si fréquent.

Et puis, il vit « Le Joker ». Quel film, et quel acteur que Joachim Phoenix !  Dans « L’homme irrationnel », dans « A beautiful day », il était exceptionnel. Un des plus grands, on était loin de Romain Duris ! Et dans le Joker, encore meilleur que Nicholson. Quelque part, ce dernier, malgré son charisme, comme dans « Shining », surjoue, est moins réel que Phoenix. Et puis, Brian voyait des similitudes avec sa vie. D’abord la maltraitance refoulée, l’ostracisme, la libération partielle par la violence, exister, enfin. Et puis la danse, si intense là aussi, comme extase, délivrance et affirmation. Déjà, dans « A beautiful day », Phoenix, complètement habité par son rôle de vétéran traumatisé, amorçait quelques mouvement, en transe, évoquant le tai chi, mais aussi la danse. Dans le Joker, il danse, seul, comme Brian dansait, seul. Et ce type avait compris ce qu’il fallait faire. Il tuait trois ordures, éliminait un présentateur d’âneries télévisées. Et il était acclamé. Partout, des manifestations, des émeutes éclataient. Les exploités se révoltaient, enfin. Ils prenaient conscience qu’on les abrutissait volontairement, et ils ne le supportaient plus. Et ce qui se passait dans le film se déroulait dans la vraie vie, avec les gilets jaunes d’abord, avec les grèves ensuite. Et Brian, qui avait tué Kyrill Hamdoula, Laurent Jolloré, que la police traquait, dont l’identité était inconnue, le tueur mystérieux et vengeur, était associé dans l’esprit des gens au Joker, était en train de devenir le Joker. Il n’était pas Brian, il était le Joker. Et la vérité était enfin livré au public, les parents de Bruce Wayne n’étaient pas de gentils philanthropes. Ils étaient d’horribles et impitoyables privilégiés. Batman était au service des puissants, pas des opprimés. Le peuple avait foi dans le Joker comme il aurait foi en Brian. Toutes les humiliation endurées, toute la bouffonnerie permanente et dégradante sur les ondes, que la servitude volontaire permettait, c’était plus possible. Les êtres se cabraient. Il était temps pour la désobéissance civile d’advenir, pour une révolution de modifier mœurs et manières, préjugés, visions, rapports de classe, et vie toute entière.

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18 décembre 2019 3 18 /12 /décembre /2019 23:25

 

 

J’ai regardé la dernière vidéo de Greg avec Léo Tamaki et je suis surpris par l’unanimité des commentaires positifs. Je suis plutôt contrasté, tout à la fois admiratif et critique. Je trouve que Léo est courageux de créer sa propre voie, et j’apprécie ses connaissances historiques, son parcours. Mais j’ai aussi à y redire. Je le pense un peu naïf quant à l’appréciation martiale de ses maîtres. Autant je respecte Tamura et Kuroda senseï, autant j’émets des réserves sur Hino Akira. Je suis sceptique quand je vois ses vidéos, je ne suis pas convaincu, mais je peux aussi me tromper.

Sur l’aïkido, « art de détruire » dans ses origines, et cette valorisation de la destruction, il me semble que Léo Tamaki fait fausse route. S’il veut retrouver cet aspect, qu’il le cherche, libre à lui, s’il a des élèves intéressés par cette démarche, libre à eux. Mais l’évolution de l’aïkido tient aussi au fait que le temps des samouraïs est révolu, qu’on n’est pas des samouraïs, et n’avons pas la nécessité de le devenir. Pourquoi valoriser l’efficacité ultime ? Jigoro Kano a lui-même fait de son art une voie d’éducation en l’orientant vers moins de techniques violentes que le ju jutsu. Si, comme le dit Léo, le but, c’est d’éviter le conflit, mais si on ne peut l’éviter, détruire l’adversaire, quelle est la spécificité de l’aïkido ? Quelle différence avec le karaté par exemple ? Et pourquoi le fondateur n’en est-il pas resté aux origines, notamment le Daito ryu ? Pourquoi ne pratiquons-nous pas le Daito ryu ? Eh bien, parce que l’aïkido n’est pas le Daito justement, dont le but (Sokaku Takeda) était la destruction radicale. Si le fondateur a évolué vers sa forme propre, a crée son style, c’est, comme le judo, dans un but éducatif et pacifiste. L’aïkido n’en est pas moins efficace, comme le judo. Mais toutes les techniques ont été modifié en ce sens, pour que le souci de la préservation de l’adversaire soit incorporé, non seulement dans l’intention, mais dans les techniques elles-mêmes. Irimi nage projette, mais ne brise pas les vertèbres, nikyo, sankyo, kote gaeshi, hiji kime osae luxent les poignets, les coudes, mais ne rendent pas infirmes. Les techniques doivent rester suffisamment efficaces pour se défendre sans infliger de terribles blessures à l’attaquant. Cette recherche est la spécificité de l’aïkido. En faire un art exclusivement guerrier par rapport à ses origines, c’est méconnaître son évolution à des fins plus altruistes. L’aïkido, ce n’est pas Steven Seagal. Un attaquant détruit ne s’amende pas.

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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 22:30

Brian en avait marre. Il rencontra, enfin, une femme, avec qui il put se livrer, et vivre des aventures, puis d’autres femmes. Il parcourut la campagne, s’ouvrit à de nouvelles pratiques, musées, concerts classiques, chambres d’hôtes. Mais ses doutes, son malaise persistait. Mais, jamais, il ne rattraperait le temps perdu. Sa jeunesse avait été d’une violence extrême, et il n’avait pu vivre les rencontres amicales, amoureuses, érotiques indispensables. Et ça,  c’était foutu, pour sa vie unique, jamais il ne pourrait le vivre, et donc ce serait pour l’éternité, foutu. Jamais il ne vivrait d’amour adolescent. Et puis ses genoux étaient si abîmés, ses mains aussi. Les nerfs étaient détruits. Il était monté à Paris, finalement, avec Chao, pour aider les Chinois, mais ceux-ci, en quelques mois, s’étaient si rapidement organisés qu’ils n’avaient plus besoin d’aide. Lui en avait besoin, au sommet de son arbre, attaché, incapable de s’envoler, de se délivrer. Schopenhauer écrit que la misère du monde est partout, impossible d’y échapper. Brian s’était dit qu’à Paris, il trouverait peut-être, dans l’anonymat, sa place. Mais, au cinquième étage d’un immeuble de la rue Olivier Metra, où il logeait avec Chao, il se sentit si seul. La vie n’avait pas de sens, les religions n’étaient que des stratagèmes sélectionnés par l’évolution pour que l’intelligence de l’homme ne se retourne pas contre lui-même, mais ses artifices ne fonctionnaient pas pour tous les hommes, et, trop lucide, il s’apercevait, de plus en plus, qu’il serait toujours seul, partout, qu’il ne parviendrait jamais à être reconnu pour ce qu’il était, à être vu. Il avait des millions de choses à partager, pourtant, mais c’était aussi trop à supporter, cette force, et désir d’expression, cette urgence. Il ne serait jamais vraiment compris, ni aimé. Tous ses malheurs provenaient de ce manque d’amour initial, de cette négation de ses aspirations, de cette intrusion perverse, de cette docilité inhibitrice imposée. Et tout ceci l’avait tellement tordu qu’il lui était impossible de coïncider avec lui-même, de savoir qui il était, et de s’apaiser. Il y avait donc toute cette haine de lui-même, ses doutes sur ses qualités, son asociabilité, ses images d’agression violentes qui, parfois, défilaient en son esprit pendant des heures, sans s’arrêter.

Alors, il arriva une chose étrange. Il avait développé une phobie avec le temps, un vertige qui entravait ses déplacements. Il ne pouvait, par exemple, se mettre sur un balcon placé à une certaine hauteur, ou franchir des ponts configurés sans échappatoire. Mais il ressentit l’abandon de ses peurs, soudainement. Il s’aperçut qu’il n’avait plus peur. Il n’avait plus peur, parce qu’il allait sauter.

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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 22:29

Brian appela Dominique, mais pour Brian, celui-ci s’illusionnait en valorisant les pensées orientales, notamment l’hindouisme. C’était, pour Brian, complètement fumeux et incohérent, mais une nouvelle amie lui avait dit d’être compréhensif, car, comme tout le monde, Dominique cherchait son point d’équilibre en cette vie. Si ça lui plaisait, lui permettait de vivre. Certes, mais toutes ses considérations sur le Brahman, l’Atman… Même si on se détache de son flux d’images mentales, la libération se réalise à partir de sa subjectivité, et celle-ci disparaît mort. Que nous importe de réintégrer une conscience, un Soi sans qualités, dont nous n’avons pas nous-même conscience ? Et prétendre que c’est le vrai moi par opposition à la construction sociale de l’identité, implique que le vrai moi est semblable en tous les hommes, les animaux également. Ce ne peut être le vrai moi, qui est justement ce qui me distingue d’autrui. Qu’importait à Brian la possibilité de sortir de sa condition de mortel. Est-ce qu’une araignée peut sortir de sa condition d’araignée ? Un homme le peut-il ? Etre indifférent au désagréable et à l’agréable, se détacher de tout et de tous, quel intérêt ? Qu’est-ce qui attirait les femmes chez Brian ? L’Atman universellement partagé, le moi abstrait de Pascal ? Non, ses qualités, que lui permettait son incarnation, sa singularité ; son intelligence, sa volupté, sa profondeur. Ce qu’il voulait vraiment, c’était plaire aux femmes et bander pour l’éternité ; le reste, Brahman, le Tao, le Nirvana, rien à foutre au fond. Et ce qu’il voulait, c’était impossible à atteindre.

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 23:03

 

Quand l’homme chute, c’est qu’il n’a pas eu assez d’amour pour le soutenir, lui rendre la vie aimable. Quand il tient, après la mort de ceux qu’il aime, c’est par fidélité pour eux, qui n’auraient pas voulu qu’il abandonne. Ils le soutiennent ainsi, même morts, par la transmission qui se perpétue, et parce qu’il sait qu’il a encore des choses à faire, à apporter, à donner au monde. Sans cette confiance, il s’écroulerait, il ne trouverait pas en lui les ressources, l’intérêt, le sens pour continuer. Tous les êtres perdus sur cette Terre, qui errent, désespérés, et se soutiennent par l’alcool et la drogue, n’ont pas eu assez d’amour, ou pas assez longtemps, pour aimer la vie, les hommes, s’envoler et prendre leur place.

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 22:57

 

Eckart Tollé est un des  symptômes les plus évidents de la folie actuelle des hommes, de leur confusion mentale. N'importe quel charlatan peut synthétiser quelques pensées traditionnelles, et avec un coup de chance, des millions d'êtres perdus, sans repères en faire un gourou planétaire, et le voilà milliardaire! Quel cynisme. Il n'y a que l'Unité, la Source, toute séparation est une illusion (et pourtant elle existe bien à ce titre d'illusion, et n'est donc pas illusoire), mais le compte en banque de monsieur est sans doute bien protégé, assuré, distinct et séparé lui.

 

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 22:55

 

Lu cela, en gros : « si tu abandonnes jalousie, colère, attachement, toute distinction entre les êtres, toute passion, tout esprit de dualité, si ton cœur, ton âme, ton corps sont purs de toute souillure, alors tu rejoindras le Brahman ». Mais à quoi bon ? Toutes ses constructions, Chrétiennes, Bouddhistes, Hindouistes, Taoïstes sont en quelque sorte inutiles. La mort, on y vient tous, et c’est accorder trop de pouvoir aux hommes que de les forcer, ou de les inciter (prie chaque jour, lis de la spiritualité, jeûne etc), à se dépasser dans cette vie si courte pour un résultat nul et contre nature.

Vraiment à quoi bon tant d’efforts ? Même si l’on s’unit miraculeusement au principe un instant en cette vie, on y sera résorbé mort comme tout le monde. Le but, alors, est-il juste de vaincre la peur de la mort, n’y  a-t il pas d’autres moyens pour cela ? Est-il raisonnable de se tourmenter sa vie durant pour un passage qui ne durera peut-être qu’un quart d’heure ? Sage critique des Stoïciens par Montaigne.

La seule chose qui me paraisse cohérent, c’est de vivre, accepter même d’être terrassé par ses émotions, puis mourir. Je pense maintenant qu’il faut abandonner tous ses désirs de dépassement de notre condition, et juste vivre notre vie d’homme, le mieux possible. Abandonner toute prétention mystique, car l’état d’union que peut-être, on peut atteindre, n’a finalement que peu d’importance.

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 22:50

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Dans le Bouddhisme, la notion de karma est une fiction qui culpabilise les gens (s’il lui arrive ça, c’est à cause de sa vie antérieure), et surtout donne l’illusion d’un sens, d’une cohérence, d’une justice qui rassure puisqu’il existe (comme dans le Christianisme), une juste rétribution des actes (basée d’ailleurs sur une illusoire responsabilité, le moi étant aussi une fiction).

Critique du zen. J’ai remarqué , comme les Chrétiens qui ne juraient que par le Christ, les catho par l’Eglise « hors de l’Eglise point de salut », que je retrouvais souvent une pensée similaire chez les adeptes du zen « hors du zazen, point de salut ». Comme si zazen, le « mutoshoku », sans but, était le but, qui ne doit pas en être un etc… Mais le zazen, ne doit pas être pris pour une fin en soi, il soit servir la vie. De même qu’on peut méditer 10000h et n’en rien retirer à part se bousiller le corps et être encore plus mal, il est aussi possible d’atteindre une grande sagesse sans avoir médité en position assise une seule fois en sa vie. On assiste, avec les gourous et la vague de la pleine conscience, à une sorte d’idolâtrie de la méditation, une nouvelle superstition, un nouveau sectarisme, comme avec la pensée positive. « Ne pas penser du négatif, le négatif », c’est ne pas penser la vie dans sa vérité. Et c'est, encore, ériger le bonheur en principale vertu, culpabiliser les gens malheureux, refuser toute dialectique et toute profondeur, la littérature, la philosophie, les arts même. Toute musique un peu profonde, tout art, la danse, exprime aussi la tristesse, la souffrance la plus extrême, et pas seulement la joie.

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