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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 23:22

 

 

 J'ai le cafard, et avec des idees noires, sans doute aide par le climat de Londres l'hiver.

 Alors je regarde sur le net les infos en provenance de France et ca renforce ma detresse.

 Un article de liberation loue les merites d'un acteur qui prend son pied a zoner avec les rappeurs, a tagger, et a bousculer les gens, comme si c'etait un exploit !

Ce genre de type en Angleterre serait considere comme un gros con. Pourquoi la tendance actuelle en France est-elle de promouvoir le gros con, la violence, le manque de respect ?

J'ai meme vu des clips censes etre humoristiques et passant sur les chaines de TV qui, remplis d'agressivite, vont jusqu'a faire l'eloge du viol. Et c'est cense etre drole.

C'est la tendance caillera et Jamel Debouzze. On peut taper quand on veut sur le bourgeois et on promeut la sauvagerie et la betise.

Pauvre France quand meme. On se trompe de combat. Le but, c' est que la plupart des ignorants aient acces a Spinoza, a ce qui se fait de mieux, pour prendre conscience de leur situation dans le monde et la reorienter, ce n'est pas que l'elite se modele sur l'opinion majoritaire, la sous-culture et la violence.

On en est la helas.

 

14 millions de telespectateurs pour les chtis ; le plebiscite pour Coelho ;  les Arthur, Coe, Naguy et consort sevissant sur les ondes, Onfray traite comme un grand philosophe, d'Ormesson comme un philosophe, le Renaudot pour Beigbeder ( a part venir d'une famille ultra favorisee, quel est son apport pour etre recu par l'ambassadeur francais a Londres ? C'est parce qu'il est connu ? Pourquoi pas  distinguer Luc Besson alors ? Ah c'est deja fait !  Pitoyables politiques democrates, qui recompensent non le meilleur mais le succes) et le Goncourt pour Houellebecq. Au secours !

 

Et tous ceux qui ont des choses a dire? Les delicats, les raffines,les differents, sont cantonnes dans leur monde.

 

Un magazine litteraire sur Genet, et que des universitaires qui n'apportent rien sur le sujet. Oublie Lydie Data !

Une conference sur Freud et la science a l'Institut Francais avec un universitaire qui ne se distingue pas par son parcours, n'apporte rien de neuf, prend la place de penseurs plus interessants, et ne cherche meme pas a combattre l'ennemi, comme toute cette clique universitaire qui ne doit sa domination qu'a son heritage, et qui considere comme quelque chose d'inne, d'ontologique, de substantiel ce qui est de l'ordre de l'acquis( Bourdieu ) !

Mais elle tient sa place, et la defend et la defendra. C'est biologique et c'est pour cela que c'est si difficile a faire bouger.

 

(Stauss kahn, favori des socialistes, mais comment est-ce possible, bon Dieu, comment est-ce possible ?)

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 22:45

 

 

Pourquoi les gens ont-ils tant de plaisir a regarder Stallone et ses equivalents agir ?

C'est parce ces gens sont mus par des motifs biologiques inconscients. Stallone, il dure.

 

Pourquoi les femmes sont-elles attirees par telle ou telle qualite ?

Parce que ces qualites revelent une certaine energie, et donc une valeur biologique qui leur echappe et est la vraie cause de leur attirance !

 

Pourquoi les gens se pressent-ils pour avoir des dedicaces, qui n'attestent de rien d'autre que de leur presence eventuelle aupres des grands hommes qu'ils affectionnent ?

Par esprit de troupeau capitaliste ? Oui mais encore ? Quel atavisme les y pousse ? Qu'est-ce qui fait que 80% des gens suivent la tendance dominante, et que dans les 20% de contestataires 2% le soient reellement, le reste etant du troupeau aussi ignorant de l'etre que les 80% ?

La biologie ! L'exigence de survie et d'expression ! C'est-a-dire que les 18% comme les 80% iront dans le sens de la tromperie qui aide a vivre, donc ils seront tout aussi hypocrites et faux, tout aussi suiveurs, et tout aussi bornes ( exemple avec les meutes communistes et anarchistes ). Leur pose d'ecrivain torture sera complaisance ignoree de la lutte pour la vie. Les 2% lucides seuls seront  tourmentes sans affectation et leur desespoir, leur solitude et leur combat heroique pour la verite se paiera de leur vivant, se retournera contre eux, n'etant pas aide dans ce combat ( encore que cela soit aussi voulu par la nature, le virus original equilibrant et ameliorant le systeme ).

 

Pourquoi Sartre, avec toute sa philosophie existentialiste, etait-il attire par les jeunes filles, et quel est le rapport de cette attirance avec sa liberte ?

Sa liberte n'avait aucune part dans ce desir, si ce n'est l'outillage conceptuel qui lui servait de parure pour seduire les jeunes filles..

C'est de biologie qu'il s'agissait.

 

Erreur de Sartre, de Lacan, d'avoir voulu detacher l'homme du determinisme animal. Darwin et Freud l'emportent haut la main.

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 22:10

 

 

 Londres est une ville tres securitaire. Il y a des vigiles, des gardiens, des videurs, des cameras partout. Je pense que les Londoniens craignent les attentats, notamment apres ceux de 2005. Je ne pensais pas etre perturbe par cela, car apres tout, en quoi le fait d'etre filme me derangerait si je respecte les lois de l'endroit ?

 

Mais c'est plus que cela. Il faut le vivre pour le ressentir. Etre surveille en permanence cree un sentiment d'insecurite en fait. En plus, meme c'est sans doute pour la bonne cause, proteger la vie, l'integrite et la tranquillite des individus, cela finit par affecter la liberte et la vie elle-meme,m la creativite, la spontaneite. Par exemple, dans le metro, le systeme est hyper contraignant. Impossible de resquiller. Pourquoi pas? Le probleme, c'est que cela rend impossible ce qui est si vivant, si chaleureux, si folklorique dans le metro de Paris, les musiciens et amuseurs de toutes sortes, ce qui confere entre autres une ambiance specifique a Paris, ce qui fait que Paris sera toujours Paris.

 

Et il n'y a pas que les cameras qui sont omnipresentes. Les barrieres electriques, les vigiles sont partout. Dans les bars, dans les petites et grandes surfaces, dans les musees, les job centers, les bibliotheques, on est suivi, epie par des colosses qui generent une sensation d'agressivite. Sont-ils seulement efficaces en cas de problemes ?

J'ai ete le temoin d'une altercation violente dans un dancing, et le moins qu'on puisse dire, c'est que leurs competences ne sont pas a la hauteur de ce que leur physique promet.

En France, on est moins impressionnant mais on agit plus, pour ceux que je connais en tout cas.

 

Si l'usage du videur s'est repandu en France, ici il y en a 2/3 fois plus a chaque endroit, et meme dans l' equivalent de nos Pole Emploi, on est accueilli par 2/3 brutes epaisses. Ce n'est pas franchement agreable.

 

D'autant que c'est de la protection apparente, car a chaque fois que je suis entre avec un sac dans un lieu public d'importance, tel le British Museum, le Albert and Victoria, la British Library, ils ne l'ont fouille que tres superficiellement, et j'aurais pu tout faire sauter au moins une fois sur deux.

 

Par contre, j'apprecie les policemen anglais, et le sens de leurs rapports avec la population. J'ai pu profiter de leur service a la suite d'une rocambolesque aventure, et j'ai ete surpris de leur amabilite, et aussi de leur bonne entente avec les gens.

Meme les criminels, ou petits delinquants, semblent les respecter, s'excusant avec le tres courant "I'm sorry", prenant conge par "thank you very much", formule consacree de remerciement appuye.

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 22:35

 

 

 Ne maitrisant pas la langue anglaise, il ne m'est pas aise de garantir la pertinence de mon appreciation du "Peuple" Anglais, si tant est que les synthetiser de cette maniere brutale ait un sens.

 

J'ai quand meme ete un peu decu. Les Anglais ne correspondent pas au cliche du moustachu se delectant de the et de cheesecake a l'heure du teatime quotidien, helas !

Car qu'est-ce que les Anglais, les Londoniens devrais-je preciser, essentiellement ?

 

Les hommes sont des colosses bruyants qui se reunissent dans des pubs le soir, ou ils peuvent hurler et se taper dessus comme ils le veulent, dans une ambiance d'emulation virile. Ils se soulent regulierement, aiment le foot ( la situation est encore pire qu'en France ), pratiquent la boxe ( pas les arts martiaux, seul le mixed martial arts, ou  combat libre, trouve grace a leurs yeux ).

 

Leur esprit marchand va jusqu'a corrompre l'essence meme de l'aikido puisque la branche degeneree de l'aikido tomiki (avec competition ), a la predominance sur l'aikikai, courant majoritaire ailleurs qui respecte l'esprit originel de cette voie ( sans competition ).

 

Et leur pubs, repaires de brigands eructants !

Ah, combien me manquent les petits cafes et leur ambiance chaleureuses !

Ici,  il y  a  le choix entre des chaines froides et impersonnelles comme Nero ou Starbuck coffee, pour qui reclame son petit cafe.

C'est la terrible emprise de la finance qui a oriente Londres vers ce cote glace.

Par exemple, il y a des quartiers entiers ( comme la City  ), ou l'on galere pour trouver de quoi se restaurer.

Et quand on a trouve, c'est un Paul, un Eat, un Mac Do ou un Pret a manger ( qui n'a de francais que le nom ) froids comme des cliniques, avec des salades et des sandwiches triangulaires. Et c'est avaler sur le pouce.

Ah, la pause dejeuner Parisienne, avec steak/saucisses/omelettes frites, fromages et vin rouge, si conviviale bordel !

"Ni Dieu ni maitre, mais des saucisses et des frites" voila ce qui compte.

 

Ces impressions sont proches de ce qu'ecrivit Henry Miller dans "l'oeil qui voyage".

Dans ce livre, il se refere et a une ancienne experience Londonienne et a sa nouvelle tentative de penetrer Londres.

Pour ce dernier Paris-Londres, il ne fut d'ailleurs question que des falaises Anglaises, puisqu'il s'est fait refluer par les memes douaniers qui tenterent de barrer l'acces de l'Angleterre a Kerouac, des annees apres, ce dernier s'en sortant de justesse grace a sa photo dans un journal qu'il trimballait au cas ou, dans lequel on le voit justement avec Henry Miller. (Kerouac a raconte cette aventure dans "Le vagabond americain en voie de disparition".)

 

De plus, les Anglais sont conformistes ( comme tous les peuples du reste, mais encore un peu plus ).

Leurs excentricites se limitent a l'apparence. Ils craignent le conflit, evitent toujours de heurter dans un gout du consensus, fuient les extremes. Le frenchie contestataire qui debarque sera desappointe par l'absence d'esprit critique, de gout pour les polemiques et debats, l'etat d'esprit et l'apathie qui caracterisent tout le monde anglo-saxon en fait.

Il lui faudra se contenter du "socialist worker", et c'est bien peu.

 

Les Anglais acceptent donc massivement ce que le pouvoir et les specialistes leur proposent comme vrai et bon ( les classifications psychiatriques qui "pathologisent" le dynamisme des enfants par exemple  et soignent leur "hyper-activite" avec dose massive et debilitante de medicaments, dans un souci d'adaptation rapide et forcee, les reformes du travail etc.. et ils vont jusqu'a tolerer ce qui nous paraitrait inacceptable, comme l'implantation de Barbara Harris qui propose aux drogues une somme en echange de leur sterilisation, ce qui est un abus de faiblesse absolument criminel ).

 

Et les Anglaises ?

Eh bien, je ne saurais dire s'il en est seulement quelques-unes de potables.

D'abord parce que beaucoup de filles attirantes ici sont polonaises, francaises, espagnoles, chinoises, japonaises ( quoique pour ces trois derniers exemples, il soit aise d'en connaitre l'origine ).

Ensuite, parce que leur etre reel, tout autant que leur physique reel, sont masques par une telle accumulation de mauvais gout et de vulgarite, qu'ils sont seulement accessibles par une demarche qu'elles ne donnent pas envie d'entreprendre.

Il faut participer a une soiree typique dans un club pour etre atterre. Ce sont donc la les girls du coin ? Oublie le raffinement, ou le cararctere appuye des Francaises, et des latines tout simplement. C'est un autre monde.

 

Pour finir par relever ce que j'ai tant enfonce, une remarque en faveur des Anglais. Il s'agit sans doute de l'endroit de leur mollesse, de leur esprit de troupeau, mais quand meme, oui, on peut le souligner, les Anglais sont moins agressifs que les Francais, ne depassent pas les autres dans les files d'attente ( c'est tres mal vu ), et,  a la Japonaise, evitant d'empieter sur le territoire de l'autre,  poussent le civisme a son paroxysme lorsqu'ils s'excusent quand on les bouscule par maladresse.

 

 

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 19:06

 

 

 Londres est la ville la plus cosmopolite d'Europe. Il y vit plus de 50 communautes d'au moins 10000 habitants.

Celles dont les membres sont les plus nombreux sont les Polonais, les Jamaicains, et les Pakistanais.

Les immigres se regroupent souvent entre memes origines mais il s'agit la davantage de ceux provenant de pays en voie de developpement. Par exemple les Francais sont plus disperses et ressentent moins la necessite de defendre leurs interets, peut-etre parce qu'ils n'en ont pas besoin ( differences de conditions de vie ). Il existe malgre tout un quartier francais ( South Kensington  ) moque caricaturalement par les Anglais comme le quartier des mangeurs de grenouille. Et il y a aussi un quartier Jamaicain ( Brixton ), un quartier Portugais/Bresilien ( plutot du cote de Stockwell ), un quartier Chinois etc...

 

Chinatown est vraiment typique. Rien a voir avec le 13eme a Paris. Ca fait plutot penser aux grandes villes americaines. C'est presque exclusivement peuple de Chinois et occupe par les touristes, et c'est plutot etendu. Vraiment depaysant, avec une esthetique tres marquee, des banderoles, des "ballons" suspendus roses, rouges...selon les circonstances.

 

En fait, les membres des communautes vivent entre eux, non sans contact avec qui n'est pas des leurs, ne serait-ce que parce que la promiscuite est inherente a la vie Londonienne  ( le metro ), que les lois les concernent tous egalement, mais tout de meme, ils ont tendance a se renfermer, et c'est peut-etre le corollaire de ce qu'on leur permet.

 

Dans un sens, il y a plus de liberte de vivre comme on l'entend, puisqu'ici  les gens ne pretent  pas attention aux moeurs et manieres d'autrui, sauf episodiquement. Ainsi, les femmes en Burqua peuvent deambuler sans crainte de regards pesants.

 

Cette liberte apparente, proche de la mentalite americaine, explique peut-etre pourquoi Londres est la destination privilegiee des emigres provenant des pays "pauvres". C'est peut-etre aussi la raison ( avec l'adaptation aux manieres tranquilles et flegmatiques des Anglais, leur patience parfois proche de la mollesse et exasperante pour un francais ) pour laquelle il y a peu de violences entre communautes, et moins de ressentiments envers le pays d'accueil et ses autochtones.

 

Il s'agit de "vivre et laisser vivre ".

 

Mais on peut aussi s'interroger et se preoccuper du fait que l'on ignore le reel desir des femmes voilees par exemple. Puisque l'Etat ne les "protege" pas par des lois coercitives, en quelle mesure peuvent-elles echapper a l'emprise de leur milieu, si elles le veulent ?

 

Par ailleurs, la bonne entente apparente entre les diverses origines masque des tensions latentes entre par exemple les Jamaicains et les Pakistanais d'un cote, qui constituent l'essentiel du contingent des videurs et des vendeurs d'epicerie/bars tabacs, et nombre d'Anglais de "souche", qui font appel a leur service pour promener le chien, faire le menage et le repassage par exemple, et au fond les meprisent.

 

Et puis, une manifestation de l'isolement communautaire est revelee par le faible taux de couples mixtes.

 

Donc, le modele d'integration Anglais, s'il semble meilleur au commencement, moins source de tensions ( ce qui est bien anglais, eviter le conflit ), se revele, quand on creuse,plus contestable, voire potentiellement inquietant.

 

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 17:06

 

 

Je n'ai pas vecu assez longtemps a Londres pour pretendre avoir sonde l'esprit de la ville. Et puis, comme mon niveau d'anglais ne me permet pas une communication satisfaisante avec les autochtones,  je ne peux reellement les situer.

Neanmoins, ayant beaucoup bouge depuis mon arrivee, j'ai collecte une quantite d'experiences, qui pourraient presque, developpees, me servir de matiere pour un livre.

C'est qu'en effet, tout differe de la France ici.

 

Cela est quand meme surprenant de constater autant de differences a si peu de distance, et entre des pays provenant d'une meme aire civilisationnelle.

La nourriture, le climat, les paysages, les lieux de convivialite, le langage, les transports, l'architecture, le melange de population, les habitudes, la politique, la place de la  culture et jusqu'a la mentalite des individus sont specifiques au lieu. ( et que dire du clavier adapte a leur langue, c'est-a-dire sans accents )

 

D'abord, il y a des evidences, et les cliches aussi, plus ou moins fondes,sur la langue, le climat, la nourriture !

 

L'anglais par exemple. Pas de probleme, c'est une evidence, il y a des differences. Mais combien de  non expatries  savent-ils comme il est difficile de comprendre et de se faire comprendre, l'ecart immense entre l'oral et l'ecrit, les batailles dantesques pour ne serait-ce que commander un cafe ?

Car il existe une maniere exacte de prononcer one coffee et la plus legere faute d'accentuation et c'est l'incomprehension du Britannique, qui, admettons-le, n'y met pas beaucoup du sien en general,

Sans compter qu'il faut s'y faire, au flux rapide et precisement accentue de l'Anglais car si, en France, il peut ralentir par souci pratique, il ne faut pas y compter chez lui.

Cette "incommunicabilite" constante, cette impossibilite de s'exprimer pleinement, est amusante au debut, mais devient vite lassante. Je me fais parfois l'impression d'etre un autiste, et alors je ressens le besoin d'entendre du francais, et de le parler. Il a fallu que je m'en eloigne pour prendre conscience de la beaute de ma langue maternelle. Quel plaisir de visionner des extraits du "roi et l'oiseau" sur le net, et d'ecouter cette merveilleuse poesie, avec cette douceur  de notre langue qui charme tant les etrangers.

 

Pour ce qui est du climat, le prejuge est fonde sur du solide. Oui, il pleut tres souvent a Londres. Le taux de pluviometrie n'est pas superieur a celui de Paris, mais en place de quelques averses tres denses, c'est une quantite incroyable de pluies comme du crachin qui vont tremper Londres, lui donner cette atmosphere humide. Et puis il fait froid, il vente, et nuit noire a 16h l'hiver.

Comme chaque chose a son contraire dans l'immense dynamique de l'Univers, c'est sans doute grace a ce temps difficile que Londres contient de si beaux parcs, remplis d'arbres aux merveilleuses couleurs, et peuples d'ecureuils et de renards. Et comme Londres est 17 fois plus etendue que Paris pour 3 fois plus d'habitants, et que sa population est donc plus de 5 fois moins dense, les Londoniens ont  souvent des jardins, et,aides par la pluie qui leur permet d'en developper tous les possibles,la munificence de leurs jardins les recompensent de leurs soins.

 

C'est ce qui m'a le plus marque au debut, les immenses et magnifiques parcs et les innombrables jardins particuliers, si vivants parce que remplies de couleurs et d'animaux.

 

Pour la nourriture, eh bien, la cuisine n'est pas ce dans quoi les Anglais excellent. Ici, il y a  beaucoup de vegetariens.

Est-ce lie a leur amour, louable, des animaux, et des chiens en particulier ?

En tout cas, difficile de trouver une boucherie, un poissonnier dignes de ce nom, de la viande ou du poisson autres que sous cellophane !

En fait, la cuisine anglaise a evolue ces dernieres annees, influencee par une  immigration specifique, notamment indienne ey pakistanaise.

 Comme la paella et le couscous sont devenus des plats referenciels en France, ici c'est le poulet au curry qui remplace progressivement le traditionnel "fish and chips".

Le "chicken" est omnipresent, dans tous les etals des petites echoppes, dans les grandes surfaces ( Tesco, Sainsbury, Costercutter, Marks&Spencer ), dans les chaines alimentaires tels KFC ou meme Mac Do, dont beaucoup plus de produits qu'en France sont a base de poulet !

 

Ce qui me manque ici, c'est le pain. Ce qui sert de pain aux Anglais, c'est du pain de mie et c'est lassant a la longue. Il est possible de se procurer du pain polonais et francais mais de mediocre qualite !

Ah, le bon pain francais !

Par contre, s'il est une specialite culinaire que les anglais reussissent, dont  ils n'ont pas a rougir, c'est la patisserie. Leurs muffins au chocolat sont delicieux, et je crois qu'il me serait possible de me damner pour un cheesecake aux framboises.

Helas, selon l'eternelle loi du yin et du yang, le plaisir que l'on prend a manger ces delicieux gateaux se paie de son envers, l'embonpoint que l'on acquiert presque instantanempnt sur le corps et le visage,

 

 

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 12:25

 

Je precise tout d'abord que ce texte ne comporte pas d'accents parce qu'il est ecrit de Londres, donc d'un clavier anglais!

 

  Je crois avoir compris ce que voulait dire Ueshiba, lorsqu'il pretendait etre l'Univers lui-meme, et que si on l'attaquait, on attaquait l'Univers, et donc qu'on ne pouvait le vaincre,

Pendant des annees, j'ai essaye de comprendre ses paroles intellectuellement aussi bien qu'en pratiquant et leur sens m'a toujours echappe.

Mais il me semble les avoir compris hier, physiquement. En fait, mon erreur avait ete de chercher une explication mystique,  esoterique, metaphysique de ce qui en fait etait evident d'un point de vue concret, reel.

 

 M'entrainant depuis longtemps dans divers arts martiaux, ameliorant mes competences martiales, je travaillais mes frappes, comme souvent, hier. Je les variais, utilisant les principes de la boxe un moment,  ceux du karate shotokan un autre moment,affinant les sensations lorsque par reaction, je pensais a l'aikido, et voila que m'est apparu la verite des paroles d'Ueshiba, dans leur simplicite.

En fait, il faut prendre ses paroles au serieux. Lorsqu'il disait que la puissance en aikido n'est pas limitee, qu'elle egale l'Univers, c'est a prendre au premier degre.

 

La puissance developpee par un tsuki peut s'augmenter mais elle restera si faible, comparee aux puissances de l'Univers, l'energie generee si limitee!

Meme dans le monde animal, on se fera toujours surpasser, en terme de puissance,a ce compte la.

 

Les principes de non-opposition du judo s'approchent plus des principaux aiki, mais si on utilise la force de l'agresseur, si quand "il tire, on pousse, et quand il pousse, on tire", il reste de l'opposition,du face-a-face, de la resistance,et donc une limite tres concrete a la puissance developpee.

Un petit gabarit ne fera pas chuter Teddy Riner s'il ne le veut pas. Et qu'est-ce qu'une technique qui bloque face a 130 kg, a laquelle 130 kg pose probleme?

 

Comment passer de cette limitation extreme a la puissance,absolue en quelque sorte, de l'Univers lui-meme? Et, si l'on y parvient, qui pourrait vaincre l'Univers ?

En fait, l'aikido a ce qu'il faut pour y parvenir ( les principes, les techniques qui permettent l'application des principes, l'esprit aiki ), mais seuls quelques etres d'exception ont pu ou peuvent le mettre en pratique. Peut-etre Ueshiba seul parvenait a appliquer l'essence de l'aikido.

 

Mais les fondements sont clairs, et le chemin est clair, et la progression de chacun va naturellement dans ce sens, par la grace meme, la vertu des techniques aiki.

 

J'en viens a l'explication, que tout le monde connait en aikido, mais sans la connaitre, sans en mesurer l'importance.

On ne parvient pas a la rattacher aux paroles de Ueshiba, qui passent pour esoteriques. Mais dans tout  dojo ou l'on pratique l'aikido, l'on sait que le principe de non oppsition y est pousse a son extreme, et est vraiment realise. Il n'y a plus de resistance, On s'efface completement, on laisse passer la force, l'energie, la puissance adverse, et on se contente de la guider, on l'accroit meme grace nos techniques, et l'agresseur , ou le partenaire plonge dans le vide, il ne rencontre rien.

La puissance qu'on lui propose est illimitee, puisqu'elle n'existe pas pour lui, ou elle ne fait que participer a sa chute, qu'accroitre la vitesse avec laquelle on l'aide a se neutraliser lui-meme.

 

C'est ce qui differencie l'aikido des arts utilisant des projections et cles des plus sophistiquees, comme le judo, le shorinji kempo, le ju jutsu bresilien.

Dans ces arts, la technique l'emporte sur la force. Par exemple, au sol, le gabarit est un facteur qui perd de l'importance.

Mais la force reste un element dont on se sert, qui compte, car a competence egale, le plus puissant l'emporte, d'ou les categories de poids, meme en JJB.

L'aikido est le seul art, a ma connaissance, ou une femme de 50 kg peut, sans etre superieure techniquement, realiser les memes prouesses qu'un homme de 130kg.

 

C'est donc une sorte d'ideal qui a ete atteint, de revolution qui s'est accomplie dans les arts martiaux, avec l'aikido.

 Et cela, Kano Jigoro, le fondateur du judo, l'avait sans doute percu, lui qui, assistant a une demo du fondateur, y avait vu le "budo ideal", une sorte d'apotheose, la metamorphose de tous les arts anciens en art nouveau, doue d' une nature autre.

Et le genie de Ueshiba, c'est d'avoir cree des techniques, des mouvements qui permettent la realisation de l'esprit de non-opposition, d'un pacifisme superieur.

Il fait exister le vide, a notre dimension.

 

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 20:52

 

 

 

J'ai lu la biographie de Dominique Fernandez, et je l'ai trouvée remarquable.

La seule critique que je lui fais, c'est sa propagande homosexuelle, tendance qui postule chez tous les grands artistes une homosexualité plus ou moins refoulée. Il n'insiste pas trop quant à l'homosexualité éventuelle de Tolstoï, mais il la suppose tout de même.

Je crois qu'il avait émis la même hypothèse, à moins que ce ne soit Jacques Alain Léger, à propos de Balzac, et de la relation Vautrin/Rubempré.

D'autres prétendent que Jack London était gay. Mais il n'y a pas de limites à ces extrapolations, et on pourrait arguer qu'Oscar Wilde, Pasolini, Proust et tant d'autres "grands homo"  étaient des hétéro refoulés.

A part ce point, je lui ai trouvé un grand mérite : loin des pénibles exposés universitaires, il m'a donné envie de lire Tolstoï.

Son style passionné me rappelle  "Maître et complices" de Matzneff qui, s'il est un bien médiocre penseur, complètement englué dans ses préjugés de classe, a au moins le mérite de vivre la littérature, et a les tripes suffisantes pour en donner le goût.

 

Lorsque Fernandez explique que Tolstoï est plus universel que Proust, j'ai rattaché cela à mon idée que Proust est plus universel que Dostoievski. 

 

Tolstoï>Proust>Dostoievski.

 

La folie de Dosto ne le rend accessible qu'aux "fous", aux exaltés, et encore faut-il le rester pour continuer à l'apprécier.

Fernandez explique qu'il préférait Dosto à Tolstoï adolescent, parce que son oeuvre correspond davantage aux passions excessives de la jeunesse, mais qu'à la relecture, ses romans lui ont été lourds, pénibles à lire, surchargés, sauf "l'Idiot".

Hemingway remarquait qu'il n'éprouvait ni besoin ni envie de relire Dostoievski, et son entourage idem.

 

C'est qu'il est difficile de se replonger dans une oeuvre essentiellement métaphysique quand on s'est débarrassé de ses propres doutes non dans le sens de la particularité locale dans laquelle s'est enfermée Dosto, mais dans le sens d'un universalisme non systématique auquel Tolstoï cerrespond plus.

 

Que reste-t'il de Dosto quand on en enlève tout le caractère pathologique ?

"Les frères Karamazov" est le plus grand de tous les romans, pour Freud, parce qu'il est essentiellement névrotique ( obsession du parricide, scission entre sexualité et moi etc). Certes, Tolstoï n'était pas exempt du conflit fondamental qui touche plus ou moins tous les grands écrivains russes, et les empêche d'être eux-mêmes, de relâcher la tension sans culpabilité, ce qui est la conséquence non pas d'une "pureté"  exemplaire mais d'une intériorisation des tabous incompatibles avec la satisfaction tranquille des pulsions naturelles.

Cependant, la vie de Tolstoï en a été plus affectée que son oeuvre. Et puis son excès de religiosité tendant vers un Panthéisme et un éloge de la Nature et de la Vie  le rend moins inaccessible que Dosto pour ceux auxquels les tourments obsessionnels de type Kierkegaardien sont étrangers.

Chez Dosto, les rapports entre sexes sont entièrement contaminés par les inhibitions.

Le sexe y est toujours condamné. La femme est soit la sainte, la reine qu'on ne peut toucher sans l'avilir, soit la putain qui a toujours la possibilité d'être sauvée par la grâce. Il y a la sexualité, l'agressivité, les pulsions violentes d'une part, et l'amour, le respect, les sentiments de l'autre, sans jamais d'harmonie satisfaisante, d'équilibre. Et ce qui est valorisé est toujours la spiritualité désincarnée au mépris de la sensualité.

 

Chez Tolstoï, c'est moins évident, sauf dans "la sonate à Kreutzer",. Cela dit, Tolstoï n'a jamais pu régler ses contradictions.

Par exemple, comment louer la nature, la vie, et condamner le sexe en même temps, ou encore prétendre que la distinction vie/mort est illusoire, ou, pire, que la mort est l'accès à la véritable vie, pure, sans limites, et sans égoïsmes ?

N'est-ce pas finalement déprécier la vie phénoménale qui nous est seule accessible ? La mort est la résolution définitive des tensions certes, et c'est pourquoi celui qui les résoud mal est tenté par le suicide,, mais cela c'est le repos, ce n'est pas le bonheur, ce n'est pas la vie, et si Tolstoï pensait qu'elle était plus que cela, on ne comprendrait pas ce qui nous empêcherait tous de nous suicider pour accéder à cette vie meilleure. Il y a un aspect Taoïste très déplaisant ici, c'est-à-dire un mépris des formes au profit du seul Principe.

Il y a trop d'orientalisme chez Tolstoï, trop de passivité, de résignation au destin, une conception galvaudée du non-agir, un abandon mortifère, de l'Oblomovitchna.

 

Mais comme l'a dit un Confucianiste : "Lao Tseu a compris toute la vertu du repliement, mais il lui manque la compréhension des nécessités du déploiement."

Cela concerne, de près ou de loin, tous les Taoïstes. Et Tolstoï.

 

 

 

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 16:57

 

 Je n'ai pas pu terminer ce livre.

 

Je l'avais pourtant commencé avec enthousiasme, échaudé par sa réputation de chef-d'oeuvre du roman d'amour. Mais aussi bien écrit soit-il, aussi "intelligent" soit-il, je le trouve surestimé.

Son côté humoristique finit par lasser. Toutes les interminables descriptions des Deume sont exaspérantes. Au début, j'ai trouvé cela amusant, puis caricatural. Comment peut-on être aussi bêtes, aussi vils ? Et enfin, l'horreur, l'effroi sont venus clôre la franche rigolade quand j'en suis venu à douter : Existe t il réellement des êtres humains aussi suffisants, aussi creux, aussi plats, dénués de la moindre ambiguïté ?

 

Le philosophe Russel disait que l'ennuyeux avec les êtres humains, c'est que ce sont ceux qui doutent le plus d'eux-mêmes qui ont le moins de raisons objectives de douter, et que ce sont les plus abrutis qui doutent le moins.

L'oeuvre de Freud a expliqué pourquoi, à partir de son parallèle entre culture, inhibition et névrose.

C'est un peu le problème de la lecture. Il y a souvent une rupture totale entre les grands lecteurs qui sont comme enfermés dans les livres, enchaînés par une sorte de quête névrotique livresque dont finalement ils n'ont plus vraiment le besoin pour s'enrichir et s'ouvrir au monde, et ceux qui n'ouvrent jamais un bouquin de qualité, et qui resteront enfoncés dans leurs petites certitudes, leur confort, leurs préjugés jusqu'à la fin de leur vie, les conformistes de tous bords !

 

Les Deume, pour moi, c'est l'incompréhensible, c'est le mari de Thérèse Desqueyroux. C'est de l'invraisemblable, c'est de l'inconcevable, c'est pire que du Jean D'Ormesson, un autre monde.!

Mais finalement, le mépris de Solal, et d'Albert Cohen pour les Deume est à peine justifié tant Solal est aussi l'incarnation d'une domination de classe. Il n'y a pas tant de différence entre eux. Il s'agit simplement d'un autre niveau. Plus de beauté, plus d'argent, plus de culture, plus d'élégance, plus de panache, plus d'avancement dans la hiérarchie, tout en mieux pour Solal mais pas suffisamment pour faire émerger une autre nature. C'est le même schéma qui s'exprime. Et quelle naïveté que stigmatiser le sexe et l'amour parce que son aspect fondamentalement animal, biologique, est découvert et explicité. Oui, et alors ?

Rien de nouveau sous le soleil.

Schopenhauer ou Darwin l'ont développé sur des milliers de pages, ce n'est pas une révélation, et il n'y a pas là de quoi dégoûter de l'amour ou du sexe, sauf pour l'être désincarné, en conflit avec lui-même, prisonnier d'une conception idéaliste dont la sensualité est réléguée du mauvais côté  d'un dualisme destructeur.

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 14:54

 

 

 

  On ne mesure pas assez l'importance de la biologie, de l'implication de cette science, dans la philosophie, la sociologie, l'économie politique, et dans toutes les productions culturelles de l'homme en général !

 

 

1

 

On a amalgamé les théories Darwiniennes avec le Darwinisme social, l'ultra-libéralisme censé être la version sociale de la sélection naturelle, et,en y ajoutant les théories très univoquess des Wilson et Dawkins ( la sociobiologie ), on a prétendu  en discréditer tous les rapports  avec les sciences humaines.

 

C'est pourquoi les Adorno, Lacan, Sartre ont stigmatisé toute la dimension pulsionnelle, incarnée de la psychanalyse. Ils ont prétendu que rattacher la liberté humaine au corps biologique était chosifier, substantifier, réifier, essentialiser l'homme. Or, l'oeuvre de Freud est justement intéressante, et quoi qu'on en dise, pour son vocabulaire physiologique, sa dimension énergétique. C'est ce qui la rend tellement plus concrète, plus réelle que les  obscurs séminaires de Lacan, ou bien les développement interminables de Sartre pour concilier le déterminisme marxiste des situations matérielles avec la liberté de l'existentialisme, liberté que Sartre voulait sauver à tout prix.

 

C'est comme si Sartre avait été un obsessionnel , qui aurait eu le besoin de fonder rationnellement la croyance en la liberté, croyance qui lui permettait de vivre.

De même, nombre de logiciens cherchent à fonder rationnellement les critères de la certitude, et semblent ne pouvoir vivre apaisés avant  de s'être rassurés par leur raisonnement.

 

Sartre était un philosophe qui avait besoin de la liberté, qui y rattachait toutes choses, et qui n'avait de cesse de tenter de la faire émerger, ou de la faire apparaître, dès qu'il le pouvait. Toute son oeuvre était orientée selon sa névrose.

Rien de tel chez Freud, et c'est pourquoi il est tellement plus convaincant, et pourquoi aussi le caractère réformateur ou révolutionnaire de ses vues était tempéré par le fait qu'il cherchait en quelque sorte indépendamment de ses névroses.

C'est-à-dire que les choses se tiennent d'elles-mêmes dans l'oeuvre de Freud, avec des corrections, des changements de direction, des évolutions progressives, qui ne mettent pas en cause Freud lui-même.

Sartre, au contraire, et ce malgré la pertinence de nombre de ses vues, semble incarné la névrose dans toute sa splendeur, voire même, comme Lacan à mon avis, la "tendance psychotique propre à un certain philosopher".

 

En effet, Sartre avait sa croyance protectrice, la liberté, et toute sa vie il a tenté d'y subsumer, d'y accorder ou de réfuter toutes les données éventuellement contraires ( le marxisme, le structuralisme, la psychanalyse ), comme si la fin de l'illusion du libre-arbitre des hommes, et donc de sa propre illusion aurait entraînée un effondrement psychique qu'inconsciemment, il sentait inévitable, mais qui ne l'était pas.

Ce compromis psychique l'a rendu hystérique et excessivement violent, et l'a empêché de se libérer véritablement de ses obsessions. Comme un théologien, il avait son Dieu posé au commencement, et il n'a pensé qu'en fonction de ce Dieu.

 

 

2

 

D'une part on sous-estime l'importance du corps. Je suis ce que je suis par tout un ensemble d'événements, mais ce qui me détermine en premier, c'est mon corps, et son activité. Un chien est d'abord un corps de chien, et un homme un corps d'homme, organisé de telle manière qu'il permet l'émergence de propriétés, de qualités propres à l'homme.

Et je suis tel homme parce que j'ai d'abord tel corps, c'est-à-dire doué d'un ensemble de particularités qui déterminent mon psychisme, la vitesse à laquelle je pense, mes émotions, mes humeurs, etc toutes choses qui peuvent évoluer selon les circonstances, mais dans le sens ou ces circonstances affectent mon corps, le modifient.

 

 

D'autre part, on sous-estime l'aspect animal de l'homme. L'homme est un être vivant doué de raison qui cherche, comme les autres animaux, à se conserver, à se reproduire, à transmettre ses connaissances, à s'exprimer selon ce que lui permet son corps. La raison ne sert qu'à optimiser les stratégies d'épanouissement, mais le fondement, c'est l'instinct animal de survie.

Il suffit de constater quelles sont nos réactions lorsque nous étouffons, après avoir mangés trop promptement. Si perspicace que nous soyons, la pensée s'efface alors, et toutes nos aptitudes nous paraissent spontanément bien risibles sur le moment.

Toute notre attention est tendue sur l'instant, et sans pensées, angoissés, nous ne pensons qu'à une seule chose : survivre ! C'est le cas pour toutes les situations similaires, ou nous sommes confrontés à la mort.

Je pense que trop de philosophes ont voulu écarter ce côté biologisant, et c'est pourquoi ils n'ont pas compris l'enracinement biologique de l'échec des révolutions.

On peut dire que les révolutionnaires ont abusé du pouvoir. Mais c'est en un sens inévitable, car ce sont des hommes, pas des machines. Si on dit que c'est à cause de leur volonté de puissance, qu'il faudrait combattre, on ne résoud rien, car l'existence de cette volonté est incontestable, elle est naturelle donc indépassable.

Tout au plus peut-on essayer de modifier les structures sociales de façon à  ce que toutes les volontés de puissance puissent cohabiter avec le moins de dégâts possibles, et ainsi s'harmoniser, et s'affirmer.

 

Freud s'illusionnait moins sur la nature de l'homme que les révolutionnaires marxistes ou les anarchistes.

 

Je pense qu'un auteur comme Bourdieu était moins naïf que ses prédecesseurs.

Pour dévoiler l'asservissement social, il emploie les termes de stratégies de reproduction, de domination, de lutte pour le pouvoir, et il décèle cette "struggle for life" partout, ce qui, malgré un aspect parfois paranoïaque, n'escamote pas les problèmes inhérents au principe de réalité.

 

 

3

 

Un autre problème, que je voudrais étayer, c'est le rapport éventuel entre le conformisme et la biologie.

Et si certaines normes et valeurs, certaines tendances, s'enracinaient dans une nécessité d'ordre biologique ?

Comment comprendre que le conformisme domine dans tous les milieux, ( y compris dans les milieux "critiques" : sociologie, philosophie, scientifique )?

Pourquoi la pensée unique est-elle si pregnante que celui qui s'en écarte risque l'exclusion, l'ostracisme, voire le lynchage ?

Est-ce parce que l'homme est avant tout un animal de meute ( Freud )?

Est-ce parce que sa plus grande crainte, c'est la solitude, plus que la castration, ce qui implique que l'homme, non seulement n'exprime pas tout ce qu'il dit, mais encore qu'il s'auto-censure inconsciemment, c'est-à-dire, q'il se met des oeillères, s'interdit de penser différemment du groupe auquel il appartient pour conserver son confort de vie  ( Eric Fromm ) ?

Ou est-ce dû au processus mimétique comme fondement des sociétés humaines ( René Girard ) ou au principe d'imitation qui en règle le cours ( Gabriel Tarde ) ?

 

En fait, il se pourrait qu'à notre insu, la survie de l'espèce humaine obéisse à des conventions, des automatismes, des anticipations spontanées d'interactions, et même des stéréotypes, que l'on ne cesse de critiquer, et qui reviennent sans cesse.

Mais pourquoi reviennent-ils toujours, et parfois renforcés ?

Par exemple, pourquoi, après des périoses de féminisation des hommes, on assiste à un retour caricatural des types?

Le jeu de rôle imposé par la société qui oblige l'homme et la femme à se conformer à des types répond-il à une différenciation nécessaire des sexes ?

On prétend que l'identité sexuelle est en partie façonnée par les normes sociales. Mais on ne s'interroge pas sur les raisons qui font qu'à la femme a été associée telle ou telle attitude, et à l'homme telle attitude opposée. Pourquoi cela s'est fait ainsi, et pas à l'inverse par exemple ? 

Après tout, "jouer à la femme" convient peut-être mieux à la femme que "jouer à l'homme", et "jouer à l'homme" est-il peut-être plus adapté à la morphologie masculine que lorsque les hommes empruntent des poses féminines.

 

Si on apprend à l'enfant de sexe féminin à s'occuper de maisons de poupée, c'est parce que la femme est naturellement irremplacable pour ce rôle ( elle développe des hormones spécifiques pour ce rôle ). Il suffit d'observer la manière dont la majorité des femmes regardent les bébés, et les embrassent, comme fascinées. Je n'ai jamais vu d'hommes fusionner de cette façon.

 

Et si on apprend aux garçons à vaincre leur peur, ce n'est pas seulement pour obéir aux stéréotypes machos, c'est aussi parce que la vie masculine exige un genre d'extériorisation, une audace, qui ne peuvent se développer si on les inhibe trop.

La catégorisation des genres est universelle et perdure depuis des millénaires, et elle serait due au seul hasard, ou au seul arbitraire des conventions sociales ?

 

Et pourquoi le handycap, ou la vieillesse sont-ils rédhibitoires pour plaire ? Comme Albert Cohen l'avait vu, il suffit que le partenaire ait une simple dent cassée pour que l'attirance cesse, mais qu'est-ce qui rend cette dent si précieuse ? Est-ce l'incorporation de normes sociales détachées de tout motif biologique, ou  celle d'un d'impératif biologique inconscient et régulateur, ou l'un et l'autre, les attirances propres aux membres d' une société étant plus ou moins accordées à la nature,  nature prodiguant plus ou moins de champ aux possibilités humaines ? En tout cas, je ne pense pas qu'on puisse complètement couper le social du naturel, contrairement à tout un pan de la pensée contemporaine.

 

Pour finir, Sartre pouvait gloser indéfiniment sur la liberté, il n'en restait pas moins attaché à séduire les jeunes filles fascinées. Comme quoi, "chassez la nature, elle revient au galop". Sa philosophie non essentialiste était pur artifice comparé aux exigences pulsionnelles enracinées dans le corps !  

 

 

 

 

 

 

 

 

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