Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 décembre 2016 1 12 /12 /décembre /2016 15:46

 

J'ai déjà écrit que pour moi, alors que la littérature russe renforce les névroses de ses auteurs, en substituant le repliement vers une idéologie particulière (l'orthodoxie), au système Hégélien, critique que Sartre développe à propos de Kierkegaard et du protestantisme, la littérature américaine l'emporte parce que ses auteurs cherchent l'émancipation individuelle, la sortie de la névrose dépersonnalisante, ce que Gilles Farcet appelle "individualisme cosmique".

Il y a souvent une sorte d'anarchisme à l'oeuvre dans leurs vies que je situerais plutôt à droite, dans le sens ou il s'agit d'un véritable effort de recherche et de libération individuelle, qui peut avoir de l'impact sur la société, tandis que les anarchistes de gauche, les mouvements d'anarchiste, ne peuvent être véritablement émancipateurs, anarchistes,. Il y règne en fait l'esprit de groupe, l'esprit de parti, et ses membres pensent à peu près tous la même chose, et ont tous les préjugés dominants de leur temps, bref n'ont pas de pensée personnelle. L'anarchisme est d'abord une affaire individuelle, ou il n'est pas.

Whitman, Thoreau, Henry Miller, Fante, Kerouac, London dans une certaine mesure, et tant d'autres sont tous des anarchistes de droite (même s'ils s'intéressent à la société, ils restent farouchement indépendants et peuvent dérouter leurs amis, partenaires de lutte, et admirateurs).

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 17:19

Plus je lis Alice Miller, plus je prends conscience que j'ai été maltraité. Mais j'ai toujours du mal à l'admettre, malgré le caractère évident de ma situation. Alice Miller explique que la difficulté à devenir réellement autonome pour ce type de problèmes s'explique parce que n'ayant pas pu établir une communication émotionnellement satisfaisante, on attend toujours des parents quelque chose, une attention, une reconnaissance qu'ils ne peuvent pas donner. Pour mes parents, je suis le problème, le principal problème. Ils ne voient pas que je suis le symptôme de leurs manques, et qu'ils attendaient de moi la réponse, l'équilibre, la satisfaction de leurs propres besoins affectifs frustrés.

Ils ont reproduit sur moi les vices de l'éducation qu'ils ont eux-mêmes subie, ce que Alice Miller appelle la pédagogie noire. Leur conception fusionnelle de l'éducation ne tolérait pas l'autonomisation, la revendication d'une individualité, d'une personnalité propre. Il n'y avait aucune distance, aucun respect de l'intimité, donc aucun intérêt pour le ressenti non plus, et une intrusion spatiale et psychique permanente. Il fallait nous dresser, que l'on obéisse au doigt et à l'oeil, que l'on se soumette entièrement à leur volonté et toute puissance, et tout écart, toute révolte était immédiatement sanctionné. Ils étaient censés avoir toujours raison, être la norme à laquelle il fallait se plier, comme si y contrevenir menaçait leur système complètement pathologique de survie. Mon père me disait, adolescent, qu'il fallait que je sois plus docile. A l'époque, je croyais qu'il avait raison. Je ne savais pas, ou je le savais confusément, que j'étais en fait beaucoup trop docile et discipliné, inhibé, et c'était la cause de tas de problèmes relationnels. Je n'avais pas la possibilité d'exprimer autre chose que ce qui était permis. Mes parents avaient et ont,bien trop de problèmes pour se décentrer et être attentifs. Ils sont le centre et cherchent avant tout à être admirés.

Pour eux, je suis l'origine de leur violence et mauvais traitement à mon égard, non la conséquence. Ils ne veulent pas voir, reconnaître que je suis le résultat d'une chaîne, et qu'en moi, la violence intériorisée, l'obligation de tricher, de faire semblant, de porter un masque, imposée paroxystiquement, était tellement contre nature et mortifère qu'il devenait impératif de tout faire craquer et de tout renverser.

Mes parents sont complètement bloqués, inhibés, rigides. Ma mère, c'est un mur, une machine à reproches, à juger, à évaluer, à condamner, une machine à réponses automatiques, incapable de se taire et d'écoute réelle, comme si ça lui faisait peur d'écouter réellement, complètement fermée à son intériorité, ses sentiments et besoins, ne se connaissant pas elle-même, comme si ça l'effrayait, brimée depuis toute petite par exigence de survie, exemple archétypal de l'enfant sage de Alice Miller.

A sos Amitiés, j'ai appris par exemple qu'il ne fallait  pas généraliser la souffrance des appelants, car ils appellent pour qu'on prenne leur souffrance au sérieux, pas pour qu'on la relativise. Or, ma mère, quand on lui raconte ses souffrances, on a droit à un ensemble de réponses préfabriquées, toutes prêtes, stéréotypées, qui en gros signifient qu'il faut positiver, qu'il y a toujours pire ailleurs, que si on est célibataires, eh bien, il y en a des millions, si on perd un bras, on a de la chance qu'il nous en reste un etc. Au final, il en reste l'impression de ne pas avoir été écouté du tout ni compris, ni entendu. Une grande frustration, un mur.

Mon père, lui, il fait semblant d'avancer pour mieux reculer. Il n'a aucune constance. Il manipule. C'est le prototype du pervers narcissique, du psychotique intégré, de "l'effort pour rendre fou" de Searles. Les anecdotes sont tellement nombreuses qu'il est difficile de choisir. Son inconstance par exemple. Ainsi, il prend tout sur lui, dit un jour qu'il est responsable de tout, ce qui est trop, encore une forme de narcissisme doloriste, et puis le lendemain n'assume pas, ne se reconnaît aucune responsabilité. Ou bien il rationalise sa folie, en se justifiant sans cesse. Il excelle dans l'art de la cruauté. La dernière fois que je l'ai vu, il m'a dit "tu es dur mais c'est pas grave". Ainsi il me culpabilise "tu es dur" mais sans me permettre de m'expliquer "mais c'est pas grave", ce qui lui donne une supériorité genre : comme je suis indulgent, magnanime. Moi, j'aimerai bien savoir quand j'ai été dur avec lui. Il est très fort pour me mettre en rage. Combien de fois il m'a rabaissé, dévalorisé, fait souffrir par ses paroles et attitudes, et, alors que je sortais de mes gonds, a refusé tout dialogue parce que, comme il disait, il ne parle pas avec quelqu'un de violent et d'irrationnel.

 Sa malhonnêteté est inouïe. On avait fait un contrat sous la supervision de ma mère, pour qu'il ne m'insulte plus continuellement tellement j'en avais marre. Quelques années après, je lui avais envoyé une lettre pour lui dire à quel point j'avais souffert d'être rabaissé, dévalorisé, humilié constamment, traité de bon à rien, d'idiot. Je n'en pouvais plus d'entendre tout le temps des expressions comme "pour être aimé il faut être aimable", "ne te fais pas plus bête que tu n'es" "tu n'arriveras jamais à rien" etc. J'étais lynché dès le matin au réveil, où il s'acharnait  et me laissait groggy, anéanti pour la journée, ou pendant des trajets entiers en voiture, et ma mère allait dans son sens. Evidemment, pour lui, c'était pour mon bien, pour me faire réagir. Bref, je lui avais envoyé cette lettre, pour lui montrer à quel point ça m'avait détruit, ça m'avait fait mal. Eh bien, il m'avait ressorti la lettre quelque temps plus tard, et il m'avait dit: "tu as vu comme tu es dur avec moi". J'étais censé être dur parce que je lui exposais la vérité, et plutôt que de reconnaître ses problèmes de violence, il m'a culpabilisé. 

Tandis qu'il a sans cesse la folie à la bouche "ils sont tous fous, c'est de la folie" étant une de ses expressions favorites, comme "il faut tous les tuer", il n'a de cesse de projeter en moi sa propre folie, façon pour lui de l'évacuer illusoirement. Il disait par exemple sans cesse:"on est la famille de fous du quartier, de la rue". Bah non, lui si, pas moi.

Je ne vais pas énumérer les vexations qu'il m'a fait subir. Elles sont innombrables, et c'est un effort épuisant. J'en parle d'ailleurs beaucoup dans des articles récents publiés dans ce blog sous le titre "Au coeur des ténèbres". Mais son insistance sur ma folie supposée, est fortement anxiogène à la longue. Déjà, quand je déconnais adolescent, on avait vu un psychiatre et il avait dit à mon père qu'il en avait plus besoin que moi. Il s'était bien foutu de sa gueule au retour. Après, quand j'ai désiré suivre de moi-même une thérapie, il m'a engueulé en me disant: "Quand je pense que tu vas baver là-bas", comme si on était une famille mafieuse. Il me reprochait de m'exprimer et d'être sincère. On comprend mieux pourquoi je ne parlais pas aux psy ado. Je protégeais le système maladif de notre famille. Je me mettais de son côté.

Il a insisté il y a quelques années pour que j'aille à l'asile voir un psychiatre car il me disait que j'étais fou. J'y suis allé, j'ai discuté de mes problèmes, d'intégration, identitaires, de relation, phobiques (j'en ai beaucoup), mais à la fin la psy m'a rassuré et m'a dit que si j'étais fou, tout le monde l'était, et elle a mis en cause mon père. Quand je suis revenu, et que j'ai raconté l'entrevue à mon père, il ne m'a pas dit: "bien, alors tu n'es donc pas fou", il m'a dit "tu es sûr que tu as tout raconté", comme s'il avait absolument besoin que je sois fou, condition nécessaire pour le décharge de sa propre folie.

Ma mère fonctionne aussi comme cela, ayant demandé également à ce qu'on voit un psychiatre ensemble. Plus tard, elle m'a dit: "finalement tu n'es pas schizophrène". Elle pensait peut-être que je l'étais, et espérais enfin mettre un nom à ma soi disant pathologie, tout plutôt que de s'observer eux-mêmes. Il faudrait que je renonce à être compris un jour. Pour être compris, il faudrait qu'ils prennent conscience de leurs propres dingueries dues à une éducation extrêmement violente, normative, contrariée. Mais ça, il n'en est pas question. Pour mon père, sa mère était une sainte (qui s'en est débarrassée au petit séminaire), et pour ma mère, la perception et la prise de conscience de la froideur et de la tyrannie de ses parents lui échappe complètement, elle pour qui la critique se limite à : "ils n'étaient pas parfaits", généralité qui évacue toute tentative d'approfondir sa propre histoire. 

Enfin, il faut bien, après tant de camouflages, de travestissements, de masques, que la vérité émerge et soit entendue.

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 00:41

 

Je viens de finir "Soumission". En fait, je suis déçu. Livre assez médiocre finalement. Un style mortifère et plat, et quelques idées originales. Houellebecq est intelligent, mais sans plus. On est très loin de Balzac, Dostoïevski, Proust, Céline, Miller ou London. Et si je me réfère à ces auteurs, c'est parce que Houellebecq passe pour être un des plus grands écrivains actuels. Son narrateur est aussi ennuyeux et mou que l'auteur  l'est sans doute. Ca confirme mes théories. Houellebecq est un intellectuel pur. Il n'a pas de corps. Ainsi, il a suffisamment d'imagination pour anticiper, regretter, mais n'a pas de matière, n'a rien à regretter. Il ne peut donc que rester à la surface de la vie, et ne développer rien d'essentiel, de réellement profond. Il lui manque la vibration fondamentale, le bouillonnement intellectuel, corporel, qui fait aimer la vie, entravée par la conscience incessante de la mort à l'origine de l'urgence de se réaliser qui fait la force créatrice, la révolte contre tout ce qui empêche l'individu de s'exprimer, la fondation des religions, la critique des religions, les problèmes existentiels des écrivains, toutes les grandes oeuvres, et les grandes révolutions. Et Houellebecq, il n'a pas ce qu'il faut pour ça. Il n'est pas à côté, au-delà de l'engagement. Il est bien en-deçà. Il semble mépriser Sartre, mais malgré ses faiblesses, Sartre était incomparablement plus intelligent, plus énergique, plus percutant. C'est peu dire que Houllebecq ne lui arrive pas à la cheville. C'est un écrivain un écrivain moyen que plébiscite une époque amorphe.

Son livre n'est pas nul. Il se lit, et ses développement sur Bloy, sur l'Islam, ne sont pas exempts d'originalité, mais tout ceci reste très superficiel. Un peu de critique littéraire, de prospective politique, de psychologie évolutionniste, d'histoire des religions. Que du banal. J'ai découvert récemment "Le journal de galère" d"Imre Kertesz. C'est d'un autre niveau."

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 00:18

 

Ce que je préfère chez Sartre, ce n'est pas "L'Etre et le Néant", trop jargonnant et inutilement alambiqué, c'est quand il concilie pensées profondes, clarté, et énergie enthousiasmante. Par exemple, "Les Mots", les préfaces à "Aden Arabie" et aux "Damnés de la terre", les "Situations", "Qu'est-ce que la littérature?"

Las, je me suis replongé dernièrement dans "Matérialisme et révolution", "Plaidoyer pour les intellectuels", et "Qu'est-ce que la littérature?", mais le coeur n'y est plus. L'impression que malgré son intelligence exceptionnelle, et sa perspicacité, c'est daté, trop empreint de vues et vocables hégéliano-marxistes pour durer. Je crois que "L'homme révolté", daté lui aussi, est moins plombé par une terminologie désuète à en devenir lourde.

Et la place de Proust, dans un tel système? En effet, Proust serait considéré comme un véritable écrivain, puisqu'il dévoile des perspectives nouvelles sur le monde et l'homme, mais on ne pourrait pas le considérer comme un écrivain réellement engagé dans le processus de libération politique, donc il devrait rester secondaire, mineur. Et néanmoins, il n'est pas contestable qu'il soit bien supérieur à tous les écrivains dits engagés. On ne fait pas de bonne littérature avec de l'engagement. Ca invalide un peu tout le processus, lui-même dévoilant, de Sartre sur les ressorts cachés de la littérature et son évolution supposée. Exercice brillant, éclairant (sur le surréalisme notamment) mais au final, me paraissant somme toute dogmatique.

Ceci dit, on situe mieux la place exacte de Jean D'Ormesson dans un tel système. Ormesson, lui, n'est ni engagé ni dévoilant. Il n'apprend rien, ne donne rien que le lecteur ne sache déjà. Il ne le dérange donc pas le moins du monde. Il est l'écrivain petit bourgeois par excellence, l'auteur de best-sellers qui conforte, prolonge, distrait et n'éveille ni ne réveille. Et quand il prétend s'attaquer aux divertissements, c'est pour faire l'éloge implicite de l'unique nécessaire (Pascal), qui est le suprême divertissement en réalité, le grand escamotage, ce qui détourne de l'essentiel, se réaliser en cette vie, par l'occultation de la mort. J'ai déjà d'ailleurs ridiculisé le pari Pascalien en montrant qu'une unique vie finie prenait valeur absolue et donc valait la vie infinie qu'on risquait de perdre en ne pariant pas sur Dieu. En effet, si, en pariant sur Dieu, on sacrifie sa vie pour une hypothèse, on risque de passer à côté de son unique vie si cette hypothèse est nulle et alors on perd tout, donc autant que ce que l'on peut gagner s'Il existe. Sans compter le simple argument que nous vouant égoïstement à la Terre, Il nous sauverait peut-être quand même!

Après, pour être juste, on peut probablement aussi réussir sa vie en pariant sur Dieu, comme être désespéré de ne pas y croire. Ainsi ça équilibre les 2 partis, mais il ne paraît plus comme préférable de parier sur Dieu.

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 00:12

 

Si la théorie du bouc émissaire -les rivalités mimétiques générant une décharge sur une victime parée de tous les maux, l'idée que chaque société est ainsi construite sur un meurtre originel- est une thèse contestable mais intéressante, je crois que, comme Teilhard qui a plaqué sa Christologie de façon artificielle sur ses vues scientifiques et mystiques (c'est mon opinion, peut-être d'ailleurs un peu la sienne malgré ce qu'il en dit), René Girard s'illusionne à croire que le Christ dévoile l'innocence universel du Bouc-émissaire, ce qui légitime la pertinence du Christianisme. C'est une construction rétrospective qui me paraît forcée. C'est là aussi mon opinion.

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 15:18

 

J'y reviens de façon obsessionnelle, mais j'insiste:

-Si le monde va au hasard, on ne peut diriger sa vie rationnellement, car on est du monde, et notre éventuelle capacité à nous auto-déterminer n'est possible que si le monde d'où on est issu nous en fournit le moyen, donc est lui-même ordonné.

-Dans la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas, peut-être la santé, la fortune en dépendent-elles, et pas l'ordre de nos pensées, notre raison, nos états d'âme.

-Subvertir la représentation indépendamment de l'événement est néfaste car la nature en a assuré une nécessaire et vitale adéquation. Ainsi, il est vain de dire que ce n'est pas l'événement qui nous affecte.

-Le détachement n'est qu'un stratagème inconscient qui permet de différer l'expression de son intériorité. Le détachement véritable et non joué est donc une conséquence logique de la réalisation de ses possibles, et ne peut qu'être la résultante d'un attachement nécessaire et non feint.

-Si vie et valeur sont intrinsèquement liées, si la vie est le seul bien, si elle n'est pas qu'une souffrance positive et une joie négative, alors même si, vivant ,la mort ne nous concerne pas, et même si, mort, elle ne nous concerne plus, il est normal, logique et sain de la craindre quand même. Il est donc faux de dire comme Marc-Aurèle que vivre 5, 30 ou 100 ans c'est la même chose et c'est indifférent. Si c'était le cas, nous pourrions tous nous suicider et cela n'aurait aucune importance. En effet, une fois mort, même si le suicide est le symptôme d'une insatisfaction et d'un vouloir vivre contrarié  pour reprendre Schopenhauer, le résultat, c'est tout de même qu'on n'en souffre plus. Mais il est paradoxal de glorifier la nature, le Cosmos, et de mépriser la vie, la différenciation crée, et étrange et de mauvaise foi de ne pas voir que la nature elle-même a pourvu le vivant de la peur, de l'instinct de préservation, du besoin de manifestation, de déploiement, et que si on prétend suivre les voies du Cosmos, alors il faut vivre et défendre la vie contre les limbes, les arrières mondes, le retour à l'Etre indifférencié ou le Néant. A l'inverse de ce que pensent les Bouddhistes, et les Hindouistes, nous sortirons tous du cycle de la naissance et de la mort bien assez tôt car une seul vie nous échoit.

I

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 15:01

 

Je l'ai déjà souvent écrit, mais j'y reviens fréquemment, l'oecuménisme est une farce, y compris au sein des religions monothéistes. Il y a inégalité dans la réciprocité. Les musulmans reconnaissent la pertinence des juifs et des Chrétiens mais ils pensent qu'ils font quelques erreurs d'interprétation, et que Mahomet est le sceau des prophètes, et vient achever le processus. Les Juifs ne reconnaissent ni le Christianisme ni L'Islam, et les Chrétiens pas l'Islam. Si un Juif adhérait à la doctrine Chrétienne, il se convertirait, et si un Chrétien pensait que Mahomet est le dernier prophète, il se ferait musulman. Il y a donc une lutte pour la reconnaissance. Les Chrétiens ont besoin que les Juifs les reconnaissent, les Musulmans que Chrétiens et Juifs les reconnaissent, tandis que les Juifs et leurs prophètes sont déjà reconnus comme la Source. Or cette reconnaissance ne peut que passer que par la validation des apports du message Chrétien ou du message Musulman, et donc que par la conversion. 

C'est pour cela que les Juifs sont peu prosélytes, les Chrétiens davantage, et les Musulmans encore plus. C'est logique.

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 14:21

 

Pas pu finir le Royaume de Carrere. Livre qui commence bien mais assez décevant, mortifère et glauque au final. C'est un livre que j'aurais pu écrire, mais je ne l'ai pas fait. Pourquoi? Parce que je me suis totalement détaché de ce type de problèmes existentiels, raison pour laquelle j'ai tant de mal à relire Dostoievski. Je n'accroche plus. "Le Christ est-il oui ou non ressuscité ?" Franchement, ça ne me tarabuste plus. Or, Carrere est de ces Occidentaux qui sont Chrétiens/Bouddhistes/Chrétiens, c'est-à-dire que je le vois tout à fait revenir dans le giron du Christianisme après quelques épreuves. Un type au surmoi trop fort, qui ne s'est jamais réellement sorti de cette influence et libéré. Par exemple, il rejoint implicitement l'opinion de Ricoeur, pour qui il n'est pas besoin d'être Chrétien pour considérer que Jésus est un modèle d'homme accompli. 

De mon point de vue, l'inversion des valeurs propres au Christianisme est anti naturel et va à l'encontre de la vie. Si quelques passages  des Evangiles sont plaisants, l'essentiel est mortifère, et je pense que Jésus était psychotique, et que tous les "mystiques" tant glorifiés l'étaient également. Je n'ai aucune estime pour Thérèse de Lisieux, ou pour Simone Weil, de mon point de vue folles à lier. Quant à Paul, je crois qu'il a reçu une insolation qui a aggravé ses troubles psychiques, et je suis surpris de l'opinion de Carrere à son propos. Il en parle comme d'un véritable génie. J'ai eu beau essayer à maintes reprises, je ne suis pas parvenu à lire une Epître en entier tellement c'est ennuyeux. Il est vrai que certains considèrent Audiard comme un génie, alors... Carrere est-il victime d'un reste de croyance qui lui fausse le jugement, ou dévoile t-il quelques failles intrinsèques? A-t-il lu Schopenhauer, Dostoievski, Proust ou Balzac? Comment prétendre après cela que Paul était génial, ou même intelligent? La fadeur de ses écrits nous montre qu'il n'en était rien. N'est pas Saint Augustin ou Thomas D'Aquin qui veut, mais qui peut.

Quant à la secte de Jean Vannier, ces sado maso qui se lavent les pieds, nul n'est besoin d'être Chrétien pour être un homme vertueux, mais eux n'aident les plus fragiles que par intérêt d'une part, et parce qu'ils pensent que le Christ est en eux, donc pour autre chose que ce qu'ils sont, quelqu'un d'autre qui se surcroît n'est qu'une fiction.

De plus, avec ses références constantes au Bouddhisme comme une spiritualité intéressante, et une critique classique très superficielle, Carrere  montre qu'il ne connaît que très basiquement toutes ces questions. Il est du genre à aimer le Dalai-Lama.

Finalement, et bien que j'aime l'écrivain, je me demande si sa culture, littéraire, philosophique, spirituelle, scientifique est réellement profonde. J'en doute et comprends alors son sentiment d'usurpation. De plus, je ne m'en étais pas aperçu, mais pour un type qui écrit à la 1ère personne, il fait étonnamment peu référence aux oeuvres qu'il aime, alors qu'un écrivain passionné aime passer ce qui l'a transporté, porté, et c'est à douter qu'il soit réellement littéraire. Heureusement, son "Limonov" à lui seul, le sauve.

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 13:41

 

Nabe, il a du style, mais rien à dire.

Le nobel pour Dylan, c'est immérité, et il en avait pas besoin.

Pour Beigbeder, Bedos, Baer, qui se croient géniaux, le génie absolu, c'est Fitzgerald, qui s'occupe de grands bourgeois qui boivent des cocktails et s'ennuient. C'est normal, c'est leur monde. Ils s'y reconnaissent.

"Le jeu des perles de verre", c'est : le personnage principal a synthétisé le yin et le yang, l'idéalisme et le matérialisme, le corps et l'esprit, le spiritualisme et l'athéisme, l'Orient et l'Occident, le jour et la nuit, l'homme et la femme... Mais Hesse, il développe pas.

Je me suis replongé dans "Le voyage", et je pense que Céline, c'est peut-être le plus grand écrivain français du 20ème siècle, plus que Proust. Dès l'entame, ça commence fort. Si ses théories littéraires sont un peu foireuses, (son livre le meilleur restant pour moi le plus classique, et je pense qu'il s'est égaré avec ses excès de 3 petits points), le Voyage est un sacré livre quand même. Il paraît que Junger détestait Céline. Je n'accroche pas à Junger, et l'éloge de la guerre et de l'indifférence stoïque, très peu pour moi. Dans  Le Voyage, il y a la quintessence de Kerouac, de Henry Miller, et de Conrad. On parle toujours de son style mais ce livre recèle quantité de développements perspicaces, et tout le passage sur le bateau qui emmène Bardamu en Afrique est comme l'illustration anticipatrice de la théorie du Bouc émissaire de René Girard.

Edouard Louis, plébiscité sans cesse, est, comme son idole Annie Ernaux, très surestimé. C'est plus de la sociologie produite par un étudiant moyen que de la littérature, et on est bien loin de Jean Genêt!

Houellebecq, que je méprise un peu, car il est un stéréotype Baudelairien, un sans corps, un spleeneux, un va aux putes, l'opposé des hommes solaires comme London, la souris papivore anémique et Mallarméenne que critique Katanzakis, eh bien, lui il est vraiment intelligent. Il a un esprit bien à lui. Dans le hors-série sur Schopenhauer du magazine littéraire, parmi tous les spécialistes, (j'en connais d'ailleurs 2 personnellement), c'est lui qui a la contribution la plus intéressante. Il explique qu'il ne lit plus Nietzsche, qu'il lui préfère Schopenhauer. Il se gausse de l'esthétisme de Nietzsche, ce qui est classique. Il trouve le vouloir vivre moins réducteur que la volonté chez N.C Il pense que les dissertations de N sont d'un bon niveau, mais que ses aphorismes sont moins pertinents que ceux des moralistes français, et que sa poésie, sa grande oeuvre, "Ainsi parlait Zarathoustra" est franchement mauvaise, de la poésie médiocre. Je pense qu'il a raison, mais ce sont des vues assez originales, personnelles, et courageuses. Enfin, lui, il peut , a la légitimité pour se le permettre, comme dirait Bourdieu, mais quand Van Damne prétend que Picasso c'est nul, qu'on la lui fait pas, là ça ne passe plus. Comprenne qui pourra.

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 13:23

 

J'écoutais, sur France Culture, Anne Pingeot parler de sa relation avec Mitterrand. Très belle voix, cultivée, et charmante, mais enfin, louer Shakespeare, oui d'accord, Stendhal passe encore, mais Pascal, Mauriac, Chardonne... On sent la culture superficielle du grand bourgeois totalement inculte en philosophie, en sciences, et passé à côté de la vraie littérature. Du droit, et une base classique en humanités, plus quelques incongruités, voilà quelle était la culture de Miterrand.

Partager cet article
Repost0