La plus grande tragédie du siècle ? Ce n’est pas la guerre entre la Russie et l’Ukraine, mais le prix nobel attribué à Ernaux, prix politique d’ailleurs. Je ne suis pas lecteur de Rushdie, mais c’eut été un acte courageux de le couronner, courage dont manque cruellement le jury. Mais Ernaux, nobel de littérature ! Eh bien, de Mann, Hesse et Camus, on passe au roman de gare. Même le très plat Houellebecq était plus légitime. Là on touche le fond. C’est la destruction, la fin actée de la Culture.
Quant à ceux qui parlent de son succès, de ses traductions, comparons. Qui a le plus de succès ? Proust ou Paulo Coelho ? Les films de Fellini ou ceux de Luc Besson ? Faut-il en conclure que Coelho et Besson sont de plus grands artistes que Proust et Fellini ? Même Musso a droit à ses articles dans le Monde, car l’argent corrompt tout. On ne peut imaginer Camus ou Pasolini vivre dans notre monde. Il a atteint un tel degré d’abjection et de cynisme qu’ils se seraient, rapidement, suicidés.
On a là la preuve éclatante du Darwinisme, de la sélection sans finalité, la réfutation de la complexité conscience Teilhardienne, car tout va vers le pire, bien au contraire. Réfutation, par contre, de la morale de « La filiation de l’homme » car si Darwin revenait, il serait si affligé de constater une telle dégénérescence que ce que Tort appelle « l’effet réversif de l’évolution », la sélection qui sélectionne la non sélection en l’homme, l’altruisme et les instincts sociaux, ne lui paraîtrait peut-être plus tenable. Pas l’absence d’aide aux pauvres, mais la sélection artificielle par le haut pour éviter d’en arriver à cela : une multitude servile ravie par Bachelot ou Hanouna, qui leur ressemblent.